Macron est grand escroc, un mensonge permanent.
Pour qu’un livre ne s’effondre pas sur son étagère, il faut le caler avec d’autres livres, en ôter régulièrement la poussière, et le feuilleter quelquefois pour qu’il vive.
Les anciens recommandaient que les belles reliures soient emmaillotées dans des molletons, enfermées dans une armoire de chêne. À l’abri de la lumière, le livre, tel un moine tibétain, s’éloignait
de son enveloppe charnelle. Reliures, gravures et calligraphies conféraient à la lecture un caractère sacré. On passait la soutane, aurait dit Gustave.
Le livre de poche quittait le sanctuaire pour aller chez les gens, et les étagères se garnissaient. On lit souvent en attendant un train, un amour, un dentiste. On lit, on attend, la nuit ou le matin ; une promesse de bonheur est
derrière la page tournée. Certains reculent la fin, d’autres s’y précipitent.
Le livre est fermé, ma compagne nue dort à mes côtés, le chat est regroupé au coin du lit, la ville derrière la fenêtre scintille et éclaire le ciel, la tour Eiffel est éteinte. La peur me prend, me surprend. Avant l’aube, madame Arnoux est partie en carrosse, on a remis la Légion d’honneur au
pharmacien des Bovary, Emma est morte empoisonnée au chapitre précédent. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         140
Un rade, c’est pas ça, c’est pas un distributeur automatique. Ça cause, ça schlingue, ça boit en planque et pète en silence, on dit : « La même chose ! Comme d’habitude ! » On pense : « Oh les beaux jours ! » ou « Chienne de vie » selon le soleil ou la pluie, le zinc est déjà sale et la journée toute neuve.
J'aimais me balader en fin de terre : le Finistère, les falaises y étaient raides, hautes et fières, leurs torrents de verdure chutaient sur leur socle de granit noir et rose où les rochers ont toujours l'air en colère. La brume est fréquente, et le crachin breton fameux. Souvent le chagrin vous prend comme si le grand large fermait le monde à double tour, comme si un visage triste vous
regardait.
Un grand comédien.
Un grand écrivain qui me fait découvrir flaubert.
Les carquois ! Des flèches de Cupidon, le petit dieu potelé de l’amour, de l’archeto disent les vieux messieurs. Mais soyons vigilants, acteurs et lecteurs, Rostand ne dit pas : « Ah ! Si loin de l’amour » mais loin de l’étui de l’amour, de sa boîte. Loin des torches et des flèches, loin de la lumière, tout près de l’obscurité que l’on trouve quand on rôde autour de soi.
Et, comme un vieux qui joue vieux les vieux de peur d’être vieux, je commence par massacrer, en chevrotant de la voix et de la tête aux pieds, les vers de De Guiche, qui, devant Roxane, fait le point sur sa vie.
– Voyez-vous, lorsqu’on a trop réussi sa vie,
On sent – n’ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal !
Le merveilleux de se découvrir, la déception d’être découvert, ce que l’on donne et ce qui est reçu, l’inéluctable vertige de ce que l’on vit, ce pont de verre, cette question béante et sans réponse, c’est peut-être ce qui fait peur, ce fameux trac dont on parle tant. Le trac et l’âme sont les mots fourre-tout de l’acteur.
Un homme ne va jamais balayer dans les coins. Et puis les enquêtes ont de ces « dessous chic » dont seules les femmes connaissent la désinvolture et le secret.
J’aime le mot « silence », il dit tout et, tandis que l’habilleuse vous rajuste le col, il réordonne la majesté du moment, redit la part sacrée de l’acteur.