Georges-Marc Benamou
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La caste des normaliens,
cette bande rivale avec à sa tête Pompidou, était responsable de la chienlit. Les ulmards étaient à l'origine de tout.
Ils avaient refusé le changement. Ils avaient salopé son ambition d'établir la sélection à l'université.
Ils ne veulent rien changer à leurs affaires, l'école, l'université, la sélection, car ils viennent tous de la rue

d'Ulm.
Sartre et Pompidou même combat.
P 58

Georges-Marc Benamou
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Cette idée d'une France bistrotière, revenue à ses instincts,
le rebute plus que jamais, et le conforte dans sa décision.
Que la populace l'abandonne, après tout, c'est son affaire. Elle paiera.
Il ne reconnaît pas ces barbares à qui il avait offert un destin.
Comme disent les pompiers, devant l'inondation on évacue.
Page 89

Georges-Marc Benamou
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Il n’a pas perdu, il lui a manqué une semaine.
D’ailleurs, il n’y a que ses ennemis pour ne pas le croire, des « ennemis de l’intérieur, ces nuls de l’UMP », des ennemis de l’extérieur, « la gauche, tes copains et leurs coups tordus », et « l’autre » (il parle de Hollande) qui, « rappelle-toi ce que je te dis, n’est pas du tout la sainte-nitouche qu’on veut bien

croire ». Sans oublier l’ennemie allemande, Merkel, qui porte aussi la responsabilité de son échec à lui

Georges-Marc Benamou
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"En fait, je suis le dernier de grands présidents... (...) Enfin, je veux dire le dernier dans la lignée de De Gaulle. Après moi, il n'y en aura plus d'autres en France... A cause de l'Europe... A cause de la mondialisation... A cause de l'évolution nécessaire des institutions... Dans le futur, ce régime pourra toujours d'appeler la Vème République... Mais rien ne sera plus pareil. Le

Président deviendra une sorte de super-Premier ministre, il sera fragile. Il sera obligé de cohabiter avec une Assemblée qui aura accumulé bien des rancœurs et des rivalités et qui, à tout moment, pourra se rebeller. Et ce sera la cohabitation permanente, une sorte de retour à la quatrième."

Georges-Marc Benamou
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"Au fond, les grands politiques sont comme les grandes actrices, apparemment inabordables. Ils sont très seuls."

Georges-Marc Benamou
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Chapitre huit le cabinet noir.
Depuis le début de la crise, Foccart était en effet à la tête d'une petite armée de l'ombre, bricolée dans l'urgence et sur le pied de guerre.
Des anciens de la France libre, encore verts ;
une tripotée de barbouzes, ceux qui n'avaient pas été tués en Algérie par l'OAS ; les voyous de la bande de Jo Attla,
et quelques karatékas

Viêt-cong recalés par la CIA.
page 51

Georges-Marc Benamou
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C'est une constante historique : un nouveau président, ou un nouveau prince, impose son style, installe ses hommes, invente sa gouvernance.

Georges-Marc Benamou
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Le silence des intellectuels pendant ces grèves ? "La Bosnie, ça ne leur fait pas peur, mais dès qu'il faut s'exprimer sur la France, on ne les entend plus." (...) Le silence de la gauche pendant ces grèves ? "Cette incapacité à trouver le ton est un mauvais signe pour le futur." Est-ce la faute de Jospin ? "Pas seulement..."

Georges-Marc Benamou
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p. 70 C’est classique chez le prince : capter sont attention par des idées simplissimes et donc bannir toute pensée complexe.

Georges-Marc Benamou
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...ces "petits présidents"... Leur légitimité se gagne auprès des sujets, par la manipulation et le spectacle, ils sont contraints à la séduction permanente, au court-termisme.

Georges-Marc Benamou
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La réforme, toute réforme, est la mort ou l'affaiblissement de la technocratie. Sa survie passe donc par l'inertie.

Georges-Marc Benamou
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Citations
p. 167 (De Gaulle déprimé) Je tenterai d’être bibliothécaire, c’est le plus beau des métiers….
Oh non, pas une grande bibliothèque ; non, un poste de petit bibliothécaire. Ah quelle belle vie … ! On est là, on lit tout ce qu’on veut avec une grande tranquillité, puis sur le tard, on est pris d’une frénésie, on pond une biographie de 80 pages : « Madame

de Sévigné est-elle passée par Pontivy ? » Et alors on embête tout le monde, on se dispute avec le chanoine qui prétend sur non …
Eh bien, croyez-moi, c’est la plus belle des vies. »

Georges-Marc Benamou
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Il y aurait une limite "supportable" relative à chaque époque : il s'agit de la trouver.
Il s'emploie donc à trouver ce chiffre de "morts supportables".
Il se lance dans un savant et acrobatique calcul. Etablit une péréquation entre le nombre de tués, le charisme du chef et l'âge du régime politique.
Fixe un quotient au XX° siècle. Corrige le premier chiffre,

forcément faramineux, par ce quotient du siècle.
Un chiffre sort, on ne sait comment, de ce calcul inspiré.
Deux cent morts. Deux cent morts, c'est le maximum acceptable pour lui, mais tout compris.
Il comptait dans ce chiffre la totalité des actions de reprise de contrôle du pays, à Paris et en Province.
Au-delà, ce serait un "carnage"; et il ne s'en remettrait

pas. Au terme de ce parcours arithmétique, il se trouve un peu dépité.
"Deux cent morts ... Même de Gaulle ne peut se permettre plus, hélas".
Son "hélas" est sincère, désolé, clinique.

Georges-Marc Benamou
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Le pouvoir est existentialiste, il s'invente en marchant.

Georges-Marc Benamou
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Il parle, je l'observe, et je me souviens de ce montage photographique de Krystof Pruszkowski. […] L'artiste polonais avait superposé les négatifs des visages de tous les présidents de la Ve République, qui ne formaient plus qu'un portrait. Il avait empilé de Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing et Mitterrand. Mais on ne voyait qu'eux deux, de Gaulle et Mitterrand. En cherchant, on

retrouvait le sourcil de Pompidou, mais de Giscard il ne restait rien, pas même un cil. Non, vraiment, on ne voyait qu'eux deux, de Gaulle et Mitterrand, qui ne faisaient plus qu'un, mais lequel ? On n'aurait su dire.

Georges-Marc Benamou
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"Il faut avoir vu cela pour le croire, et se méfier à jamais des images pieuses que nous renvoient les médias, cette fabrique à émotions".

Georges-Marc Benamou
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On a perdu la trace des deux Hélicoptères après Saint-Dizier,
où ils sont allés faire le plein.
Puis plus rien.
Chaban tente une boutade : il vous embrasse et c'est vous qui êtes baisé.
P 140.

Georges-Marc Benamou
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Le général Saoulé par le voyage répond par un monologue inaudible.
Foutu Massu... tout est foutu.
Je ne commande plus rien.
Page 123.

Georges-Marc Benamou
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Cette idée d’une France bistrotière, revenue à ses instincts, le révulse plus que jamais, et le conforte dans sa décision.

Georges-Marc Benamou
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La France, livrée à ses démons : les querelles, la médiocrité, le goût du panache, pas de l’effort; ce syndrome de zizanie que Jules César et lui avaient diagnostiqué.