Elizabeth Haydon
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Rhapsody :
" - Autre exemple, dit-elle d'un ton patient. Voyez-vous, les hommes ont le dessus en termes de taille et de force physique, et beaucoup d'entre eux ont peu de scrupules à l'utiliser lorsqu'ils sentent qu'ils ne peuvent gagner par l'intelligence. D'après vous, qui a eu le premier l'idée de la prostitution ? Les femmes ? Vous croyez que nous aimons ça, de nous faire dégrader

tous les jours ? Je trouve ça très ironique. C'est un service très demandé, et dans lequel s'engagent peu de femmes qui n'y soient pas contraintes." Elle tamponna ses propres blessures et morsures de vermine d'un peu de tonique, puis tendit la fiole à Grunthor, qui secoua la tête.
" Ce sont les hommes qui le veulent, poursuivit-elle. Ils se donnent parfois beaucoup de mal pour

l'obtenir, puis ils se détournent des femmes et les insultent, ces femmes qui servent d'exutoire à leur besoin irrépressible. Puis les hommes se comportent comme si ces femmes devaient avoir honte de leurs actions, alors que l'idée venait d'eux. Voilà ce que je ne peux tolérer.
" Tout le monde peut comprendre que quelqu'un qui a faim ait recours au vol pour nourrir sa famille, mais une

femme forcée de s'engager dans cette profession par la même menace, ou par la violence, se retrouve moins que rien. Peu importe l'homme qui profite de ce service. Il n'y a rien à regretter, et en général c'est même lui qui attend d'elle qu'elle considère ce mépris et ces sarcasmes comme mérités. Alors moi je dis que vous pouvez tous courir. Je vais rester célibataire." + Lire la

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Elizabeth Haydon
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Ne riez pas, Rhapsody. Vous êtes la pureté même, quoi que vous ayez pu connaître. Vous placez votre confiance en des gens qui n’en sont pas dignes, vous aimez des individus qui ne le méritent pas. Plus que tout le reste, vous cherchez quelque chose ou quelqu’un à qui accorder votre loyauté, parce c’est dans votre nature. Quelles qu’aient été vos expériences, vos actes, rien n’a

pu véritablement vous affecter. C’est comme si vous veniez de naître, vous êtes vierge tant dans votre corps que dans votre âme.

Elizabeth Haydon
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Elle fit reposer sa main sur le tronc, puis s'accorda sur ses sons et se mit à chanter, appelant chacun des éléments primordiaux à l'exception de celui contre lequel elle souhaiter le protéger, consciente qu'ils contenaient en eux la source de toutes les magies...

Elizabeth Haydon
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Rhaspody:
— Je ne mens jamais. Je ne peux pas.
(...)Le mensonge est interdit dans la voie que j’ai choisie. Les menteurs ne peuvent devenir Baptistrel, le degré le plus haut des Bardes.(...)
(...) mes parents m’ont toujours dit que tromper était mal. Et plus récemment, c’est parce que, depuis que je me suis libérée de mon ancienne... euh... occupation, la vérité

est ce que je chéris le plus. Il n’y a vraiment aucune vérité, dans le métier de prostituée – on est toujours le mensonge de quelqu’un d’autre. Et il faut se mordre la langue pour participer aux fantasmes des autres, des fantasmes qui pour la plupart nous révulsent.

Elizabeth Haydon
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Des larmes enfouies encore plus profondément déferlèrent de plus belle. Olendra prit Rhapsody dans ses bras et attira la tête de la jeune Barde secouée de spasmes contre son épaule massive. [...]
"Laisse venir, ma chérie, laisse tout sortir. C'est par là qu'il faut commencer."
Elles restèrent ainsi toute la nuit, Rhapsody blottie dans les bras de cette grande femme. [...]

Tout le long, Olendra lui chuchota des paroles de réconfort, non pas pour abréger son deuil, mais pour en accompagner et en faciliter le cheminement comme on espère apaiser la douleur de l'accouchement.

Elizabeth Haydon
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N'avez vous pas encore compris? Nous sommes les Trois. Que vous soyez l'Enfant du Sang est évident. Grunthor est l'Enfant de la Terre vous le savez aussi. Et je suis lirin, c'est ainsi qu'ils nous nomment... les Fils et les Filles du Ciel. Nous formons ce trio, Achmed, notre venue a été annoncée.

Elizabeth Haydon
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Les gardes ralentirent le pas sans cesser d'avancer pour autant, tous les trois de front. Rhapsody pivota pour leur faire de nouveau face. Elle allait devoir les convaincre que ces étrangers étaient ses alliés, des alliés de poids. Elle fit de son mieux pour sourire à ces deux compagnons insolites.
"Pardonnez-moi, mais accepteriez-vous de m'adopter un moment ? Je vous en serais très

reconnaissante."
L'homme à côté du géant hocha légèrement la tête.
"Merci" souffla de nouveau Rhapsody. Elle se retourna vers les gardes.
"Quelle coïncidence extraordinaire, haleta-t-elle, un sourire de fausse vravade sur son visage exquis en sueur. Messieurs, vous arrivez juste au bon moment pou rencontrer mon frère. Mon frère, voici les gardes de la ville. Messieurs,

voici mon frère - Achmed le Serpent."
L'espace d'une seconde, on eût dit que le temps s'était étiré, tout autour de Rhapsody. Une vague de chaleur lui balaya le visage, et elle entendit un crac distinct, lointain mais audible, puis un pffff, comme le claquement d'une étincelle suivi de la fumée se dissipant. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         

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Elizabeth Haydon
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[Prophétie du dernier gardien]
Au milieu d’un Cercle de Quatre se tiendra un Cercle de Trois,
Tous Enfants du Vent, et pourtant aucun,
Le chasseur, l’indéfectible, le guérisseur,
Rassemblés par la peur, liés par l’amour,
Pour débusquer celui qui se cache du Vent.

Ecoute, ô gardien, et regarde ton destin :
Le chasseur montera la garde,

L’indéfectible aussi abandonnera,
Le guérisseur aussi tuera,
Pour débusquer celui que se cache du Vent.

Ecoute, ô dernier de ton espèce, écoute le Vent :
Le Vent du passé qui salue son foyer,
Le Vent de la Terre qui met en sûreté,
Le Vent des étoiles qui porte le chant maternel chéri,
Qui cache l’Enfant du Vent.

Des

lèvres de l’Enfant Endormi jailliront les mots de toute sagesse
Prends garde au Somnambule
Car le sang sera la clef
Pour débusquer celui qui se cache du Vent.

Elizabeth Haydon
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Ne plus être réveillée par vos troupes qui passent en chantant sous ma fenêtre me manquera, dit-elle pour plaisanter. L'aube sera bien différente, sans quelques refrains de "Brise-lui les os, jusqu'au dernier".

Elizabeth Haydon
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Elle n'avait plus peur des Bolgs. Désormais, elle avait peur pour eux.

Elizabeth Haydon
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"Voyez-vous ça, le Paradis et le Purgatoire marchant main dans la main. Fascinant."

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La tête dans les mains, il sanglota en respirant l'odeur âcre du sentier, détrempant de ses larmes de dragon le sol meuble, sur lequel il laissa une coulée d'obsidienne pailletée de poussière d'or qui scintillait dans la lumière tressautante.

Elizabeth Haydon
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Il s’arrêta à quelques aunes pour l’observer, se repaître de la beauté de la scène qu’elle composait.
Elle avait remonté ses cheveux d’or en un toron maintenu en place par les tiges de petites fleurs blanches évoquant des étoiles miniatures, avec quelques vrilles rebelles qui se balançaient sur le côté de son visage et sur sa nuque. Elle portait une élégante robe

candérienne à col montant et jupe ample, un vêtement en soir moirée ivoire ourlé d’une bande de dentelle délicate qui effleurait ses poignets et son corps, et d’où seuls sortaient ses mains et son visage. Le tailleur avait néanmoins su mettre en valeur sa silhouette magnifique.

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[Prophétie de l’hôte indésirable]
Parmi les derniers partis, parmi les premiers arrivés,
Indésirables, cherchant un accueil en terre nouvelle.
La puissance gagnée en étant les premiers
Fut perdue en étant les derniers.
Des hôtes l’élèveront, inconscients,
Comme l’invité accueilli par les sourires
Tout en empoisonnant secrètement le

garde-manger
Jalousement fardé de son propre pouvoir.
Jamais cet hôte n’a ou ne devra engendrer d’enfants,
Pourtant toujours il cherche à se reproduire.

Elizabeth Haydon
Elizabeth Haydon

Les souvenirs sont les premières histoires que l'on apprend [...] Ils sont ta propre tradition. Il y a plus de puissance en eux que tu n'en rencontreras jamais dans toutes tes études, car c'est toi qui les as écrit.

Elizabeth Haydon
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Je ne feindrai pas de vous croire altruiste si vous renoncez à me convaincre que vous agissez par intérêt personnel.

Elizabeth Haydon
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Il n’y a vraiment aucune vérité, dans le métier de prostituée – on est toujours le mensonge de quelqu’un d’autre. Et il faut se mordre la langue pour participer aux fantasmes des autres, des fantasmes qui pour la plupart du temps nous révulsent.

Elizabeth Haydon
Elizabeth Haydon

Parmi les derniers partis, parmi les premiers arrivés,
Indésirables, cherchant un accueil en terre nouvelle.
La puissance gagnée en étant les premiers
Fut perdue en étant les derniers.
Des hôtes l’élèveront, inconscients,
Comme l’invité accueilli par les sourires
Tout en empoisonnant secrètement le garde-manger
Jalousement fardé de son

propre pouvoir.
Jamais cet hôte n’a ou ne devra engendrer d’enfants,
Pourtant toujours il cherche à se reproduire.

Elizabeth Haydon
Elizabeth Haydon

[Ashe à Rhapsody] - Si vous appartenez à la Première Génération, vous ne disposerez que d’un nombre extrêmement réduit de semblables avec qui faire votre vie, qui ne mourront pas dans vos bras avant que vous ayez eu l’occasion de les connaître.
[…]
- Quand j’étais toute petite, ma mère disait que le temps qu’on passait ensemble valait cette perte, car sans

l’acceptation de cette douleur, il n’y aurait rien de précieux à perdre.

Elizabeth Haydon
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J'imagine que je n'ai pas besoin de vous donner de précisions anatomiques quant à l'endroit où vous pourrez ranger ce parchemin.