Howard Bloom
Howard Bloom

La stratégie athénienne grimpe au sommet lorsque les choses se passent bien. Mais la mentalité spartiate s'empare du trône lorsque le monde tourne mal.

Howard Bloom
Howard Bloom

Les aristocrates de nombreuses civilisations sont les fossiles d'anciennes hordes conquérantes. Leur positions au sommet de la société est le résidu de vols : en Angleterre, les classes titrées sont les descendants des soldats saxons, vikings et normands qui ont pillé, massacré et violé en des vagues successives de 470 à 1066 après J. C. Au Japon, l'aristocratie en place depuis 1800 ans,

est le reste d'une population de cavaliers mongols nomades qui traversèrent la mer depuis la Corée au premier siècle après Jésus-Christ… La seule vertu qui distingue les familles d'aristocrates des nôtres est une plus grande volonté de la part de leurs ancêtres à faire usage de la violence. Au Japon et en Angleterre, tout comme en Inde, la religion, la philosophie, la poésie et

l'idéologie ont toutes été utilisées pour maintenir les peuples conquis à leur misérable place.

J. M. G. Le Clezio
J. M. G. Le Clezio

Ils sont apparus, comme dans un rêve, au sommet de la dune, à demi cachés par la brume de sable que leurs pieds soulevaient.

Amnesty international
Amnesty international

On commence par laisser un garçonnet jouer à la marchande avec sa sœur et on finit par avoir une tantouze étoile à la maison. Votre fils a été placé au sommet de la hiérarchie sociale par son sexe masculin alors pourquoi risquer de le voir se rabaisser ainsi ?

Georges W. Bush
Georges W. Bush

Au sommet de l'APEC de 2007, à Sydney, j'ai annoncé au président Hu que je comptais me rendre à une cérémonie où le Dalaï-Lama recevrait la médaille d'Or du Congrès. Le chef bouddhiste était source d'angoisse pour le gouvernement chinois, qui l'accusait d'encourager les séparatistes au Tibet. En tant que président, j'ai rencontré cinq fois le Dalaï-Lama, que j'ai toujours trouvé

charmant et paisible. J'ai assuré les dirigeants chinois qu'ils n'avaient aucune raison de le craindre. « Ma présence à cette cérémonie n'est pas une gifle infligée à la Chine, ai-je précisé, mais une marque de respect envers le Dalaï-Lama et le Congrès américain. Vous connaissez mon attachement à la liberté religieuse.
- C'est là une question sensible sur le plan politique

dans mon pays, a répliqué le président Hu. [...] le peuple chinois réagira très violament. »
Il voulait dire que cette forte réaction émanerait du gouvernement, qui ne souhaitait pas que je sois le premier président américain à apparaître en public avec le Dalaï-Lama.
« J'ai bien peur de devoir me rendre à cette cérémonie », ai-je insisté. + Lire la

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Hector Berlioz
Hector Berlioz

(France, 16 juillet 1848). Me voilà de retour ! Paris achève d’enterrer ses morts. Les pavés des barricades ont repris leur place, d’où ils ressortiront peut-être demain. À peine arrivé, je cours au faubourg Saint-Antoine : quel spectacle ! quels hideux débris ! Le Génie de la Liberté qui plane au sommet de la colonne de la Bastille, a lui-même le corps traversé d’une balle. Les

arbres abattus, mutilés, les maisons prêtes à crouler, les places, les rues, les quais semblent encore vibrants du fracas homicide !... Pensons donc à l’art par ce temps de folies furieuses et de sanglantes orgies !... Tous nos théâtres sont fermés, tous les artistes ruinés, tous les professeurs oisifs, tous les élèves en fuite ; de pauvres pianistes jouent des sonates sur les places

publiques, des peintres d’histoire balayent les rues, des architectes gâchent du mortier dans les ateliers nationaux... L’Assemblée vient de voter d’assez fortes sommes pour rendre possible la réouverture des théâtres et accorder en outre de légers secours aux artistes les plus malheureux. Secours insuffisants pour les musiciens surtout ! Il y a des premiers violons à l’Opéra dont

les appointements n’allaient pas à neuf cents francs par an. Ils avaient vécu à grand’peine jusqu’à ce jour, en donnant des leçons. On ne doit pas supposer qu’ils aient pu faire de brillantes économies. Leurs élèves partis, que vont-ils devenir, ces malheureux ? On ne les déportera pas, quoique beaucoup d’entre eux n’aient plus de chances de gagner leur vie qu’en Amérique,

aux Indes ou à Sydney ; la déportation coûte trop cher au gouvernement : pour l’obtenir, il faut l’avoir méritée, et tous nos artistes ont combattu les insurgés et sont montés à l’assaut des barricades...

Au milieu de cette effroyable confusion du juste et de l’injuste, du bien et du mal, du vrai et du faux, en entendant parler cette langue dont la plupart des mots sont

détournés de leur acception, n’y a-t-il pas de quoi devenir complètement fou ! ! !

Continuons mon auto biographie. Je n’ai rien de mieux à faire. L’examen du passé servira, d’ailleurs, à détourner mon attention du présent. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Saint Thomas d`Aquin
Saint Thomas d`Aquin

Tout être créé est limité à un genre ou à une espèce. or la divine essence est infinie, riche en soi de la perfection totale de tout l'être, comme on l'a prouvé au Premier Livre. Il est donc impossible de saisir la divine essence à travers le créé.
Tout espèce intelligible qui permet de connaître la quiddité ou l'essence d'une chose, embrasse cette réalité dans sa

représentation, aussi appelons-nous termes ou définitions ces discours par lesquels nous exprimons l'essence. Or il est impossible à quelques similitudes créé d'exprimer Dieu ainsi, car à l'encontre de Dieu toute représentation créé est d'un genre déterminé, nous l'avons dit au Premier Livre.
Il n'est donc pas possible de connaître Dieu par quelque représentation créée.

La divine substance est son être, nous l'avons expliqué au Premier Livre, tandis que l'être de toute substance séparée est autre que son essence, nous l'avons prouvé au Deuxième Livre. L'essence de la substance séparée n'est dons pas un moyen suffisant pour voir Dieu dans son essence. Cependant la substance séparée connait par elle-même que Dieu existe, qu'il est cause de tout,

au-dessus de tout, distinct de tout ce qui est et même de tout ce qui est concevable par une intelligence créée, cette connaissance de Dieu est pareillement à notre portée, car par ses effets nous connaissons de Dieu qu'il existe, qu'il est la cause des êtres, au-dessus et distinct d'eux. C'est le sommet de notre connaissance en cette vie, comme le dit Denys dans son ouvrage De Mystica

Theologia : "nous sommes unis à Dieu comme à un inconnu", cela vient de ce que nous connaissons de lui ce qu'Il n'est pas, son essence nous demeurant absolument cachée. De là, pour marquer l'ignorance de cette sublime connaissance, il est dit de Moise qu'il "s'approcha de l'obscurité en laquelle Dieu réside".
Mais une nature inférieure, à son sommet, ne touche qu'au dernier degré de

la nature supérieure, c'est pourquoi cette connaissance est plus excellente chez les substances séparées [immatériels, comme les anges] qu'en nous. (...) + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Nick Cave
Nick Cave

Écoutez, c’est pas que je veuille dire du mal des morts, mais vous ai-je dit que ma mère était une conne de grosse vache ? Eh bien, c’est précisément ce qu’elle était – une sale conne de grosse vache, avec un asticot noir desséché en guise de cervelle.
La cradingue avait coutume de jouer à la pédagogue quand elle n’avait pas trop picolé pour être incapable de se tenir

debout et de parler. C’était pas beau à voir.
Un certain soir où P’pa était allé se coucher de bonne heure, Man décida qu’elle allait m’instruire au sujet de mon patrimoine, mes aïeux, mon arbre généalogique, et caetera. J’écoutais, assis sur la chaise raide, et nous jouions à ce jeu auquel elle prenait tant plaisir.
Chaloupant devant moi, sa bouteille de grès

dans une patte, une vieille tapette à mouches en plastique dans l’autre, elle donnait d’abord la leçon, ce qui pouvait prendre quelque chose comme une heure, parfois deux ; ensuite, elle me mitraillait de questions. Si la réponse était « oui », je devais lever la main droite, et si la réponse était « non », je devais lever la gauche. Si je répondais mal en levant la mauvaise main,

elle me flanquait avec la tapette un coup cinglant sur le sommet du crâne. Si je ne répondais pas du tout, ce qui était fréquent attendu que mes deux mains avaient été attachées aux pieds de devant de la chaise, elle me tapait sur l’oreille droite, ou sur l’oreille gauche, suivant ce qu’elle pensait être la réponse correcte.
Parfois, quand elle arrivait au fond de la

bouteille, elle réalisait qu’elle-même avait oublié la réponse, et je recevais alors un coup sur chaque oreille. Quand enfin elle ne pouvait plus se rappeler les questions, ou le sujet même de la leçon, ou, à la fin, plus du tout pourquoi j’étais ligoté à la chaise ni pourquoi elle avait une tapette à la main, elle s’emportait dans une frénésie de volée, coups, claques, revers

de la main, empoignades, piétinements, jusqu’à ce que, finalement, elle s’effondre dans son fauteuil, épuisée. Je devais alors attendre que P’pa décide qu’il pouvait en toute sécurité entrer dans la pièce pour me détacher. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          70

Arthur C. Clarke
Arthur C. Clarke

La sécheresse durait maintenant depuis dix millions d'années et le règne des terribles lézards avait depuis longtemps pris fin. Ici, à l’Équateur, sur le continent que l'on appellerait un jour l'Afrique, la lutte pour l'existence avait atteint un nouveau sommet dans la férocité, et le vainqueur n'était pas encore connu. Dans ce territoire aride et désolé, seul le plus petit, le plus

rapide ou le plus puissant pouvait croitre et espérer survivre.
Les hommes -singes du désert n'étaient rien de tout cela. Ils ne croissaient pas. En fait, ils étaient bien près de s'éteindre.

Euripide
Euripide

MESSAGER - ce fut un spectacle horrible à voir : elle change de couleur ; pliée en deux, elle recule ; ses membres tremblent ; elle n’a que le temps de se laisser tomber sur le trône pour ne pas s’abattre à terre. Une vieille servante […] pousse le cri de la supplication. Mais bientôt elle lui voit à la bouche venir une blanche écume, dans leur orbite les pupilles se retourner,

le sang abandonner le corps […]. Car un double fléau s’attaquait à sa personne : le diadème d’or posé sur sa tête lançait un prodigieux torrent de feu dévorant et les voiles légers […] mordaient la chair blanche de l’infortunée. Elle fuit, s’étant levée du trône, embrasée, secouant sa chevelure et sa tête en tous sens, pour rejeter la couronne : mais l’or restait

fixé à sa tête, soudé, et le feu quand elle secouait plus fort sa chevelure redoublait d’éclat. Elle tombe sur le sol, vaincue par l’infortune, entièrement méconnaissable, sauf pour son père : on ne distinguait plus la place de ses yeux ni la grâce de son visage ; le sang, du sommet de sa tête, dégouttait au milieu des flammes ; les chairs, comme la larme du pin, sous la dent

invisible du poison, des os se détachaient, affreux spectacle ! […]. Or son père, le malheureux ! dans son ignorance de la calamité, soudain entre dans l’appartement, se jette sur le cadavre, gémit aussitôt, enveloppe le corps de ses bras […] Puis, quand il eut fini ses lamentations et ses sanglots, il voulut redresser son vieux corps, mais il adhérait, comme un lierre à des

rameaux de laurier, aux voiles fins ; et c’était une lutte horrible. […] Enfin il renonça et rendit l’âme, l’infortuné ! car le mal était plus fort que lui lu. Ils gisent morts, la fille et le vieux père, à côté l’un de l’autre. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          90