Pieter Willem Botha
Pieter Willem Botha

The free world wants to feed South Africa to the Red Crocodile [communism], to appease its hunger.

George Chapman
George Chapman

I will neither yield to the song of the siren nor the voice of the hyena, the tears of the crocodile nor the howling of the wolf.

Jean Cocteau
Jean Cocteau

Odile

Odile rêve au bord de l'île
Lorsqu'un crocodile surgit.
Odile a peur du crocodile
Et pour éviter un "ci-gît"
Le crocodile croque Odile.

Caï raconte ce roman
Mais peut-être Caï l'invente
Odile est peut-être vivante
Et je crois bien que Caï ment.

Un autre ami d'Odile, Aligue,
Pour qu'on répande cette

mort,
Se démène, paye et intrigue.
Moi, je trouve qu'Aligue a tort.

Shivaun Plozza
Shivaun Plozza

« Tout le monde me regarde.
Mon nouveau coeur bat la chamade. Les médecins ont dit qu’il était solide, mais je me demande : c’est normal qu’il s’emballe comme ça ? Je suis plutôt en forme ; je suis un entraînement sportif postopératoire très strict et, en général, après un footing, mon rythme cardiaque redescend vite. Mais là je ne bouge même pas, alors pourquoi ai-je

l’impression que je vais m’écrouler pliée en deux et que mon cœur va me lâcher ?
Tournant le dos à la foule, je découvre que quelqu’un m’observe aussi depuis l’intérieur de la boucherie.
Il ressemble un peu à un superhéros aux os saillants, comme si l’homme en sommeil mourait d’envie de déchirer sa carapace d’ado. Larges épaules, avec une mâchoire carrée et

des cheveux blonds foncés ébouriffés, il mesure une tête de plus que moi. Debout derrière le comptoir vêtu d’un tablier bleu et blanc, il tient à la main un énorme couteau à la Crocodile Dundee. A sa tête, on croirait qu’il vient de marcher dans une crotte de chien. Et que la crotte, c’est moi. » + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Guillaume Sire
Guillaume Sire

La mort c'est ce sommeil qui approche, le confort - les bras de sa mère, le crocodile gentil du sommeil... une promesse de repos, le sourire infini du diable.

Jean Yanne
Jean Yanne

L'hortensia est une plante carnivore. Il ne faut
jamais la caresser! Elle peut vous arracher un bras,
il faut le savoir. On appelle d'ailleurs l'hortensia
le crocodile des plantes. Moi, j'en ai planté un peu
partout autour de chez moi. Pour dissuader les
voleurs. Depuis mes primes d'assurance ont consi-
dérablement baissé! C'est efficace, ça, les

hortensias.
Mais c'est à manier avec prudence. Regardez
les gardiens de square! Il leur manque toujours un
bras. Ce sont des accidentés des hortensias.

p.62

Stephen Baxter
Stephen Baxter

Le crocodile s’était allongé au fond du lac, où il attendait patiemment, en silence.
C’était une femelle, une lointaine cousine du deinonychus – un animal marin –, et jusqu’à présent les événements de ce jour de panique n’avaient pas signifié grand-chose pour elle. Elle avait bien senti la terre trembler, et les secousses qui avaient suivi, dans l’eau, elle avait bien

vu ces lumières étranges, dans le ciel… Mais elle était sûre de sortir indemne de cet orage, comme elle avait déjà survécu à de nombreux autres. Son métabolisme étant capable de se mettre dans une sorte d’état de veille prolongé quand c’était nécessaire, elle pouvait rester sous l’eau plus d’une heure d’affilée. Elle pensait lentement, sans précipitation. Elle savait

qu’elle n’avait qu’à rester ici, vautrée dans la boue. L’orage finirait bien par passer, et les proies viendraient de nouveau à elle. 

Première partie. Les ancêtres
Chapitre 3. La Queue du Diable
§ Amérique du Nord, 65 millions d’années avant notre ère. II + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Angela Carter
Angela Carter

La foire itinérante était un monde en soi, qui n'admettait aucun lieu géographique ni clause temporelle, chaque endroit où nous nous arrêtions ayant exactement le même air que le précédent une fois que nous avions monté les tentes et les attractions. Les comédiens mexicains ; les intrépides cavalières du Nebraska, du Kansas et de l'Ohio dont les jambes interminables et les traits

gommés étaient labellisés : « Made in USA » ; les nains japonais qui luttaient dans des arènes de boue ; les motards norvégiens lancés à la verticale qui faisaient rugir leurs moteurs sur des murs de la mort amovibles ; la troupe de danseurs albinos dont les ennuyeuses gavottes ressemblaient à celles de lumineux morts-vivants ; la femme à barbe et l'homme crocodile - tels étaient mes

nouveaux voisins, qui n'avaient en commun que le sombre glamour de leur différence par rapport au reste du monde et qui se serraient les coudes pour se défendre, se protéger et perpétuer cette différence. Nés dans la fête foraine, ils ne se reconnaissaient pas d'autre nationalité et n'imaginaient pas d'autre foyer. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie       

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Joris Chamblain
Joris Chamblain

"Ma peau de crocodile m'insupporte, je me trouve laid."

Zadie Smith
Zadie Smith

62. Montaigne

Dans certains pays, les vierges exhibent leur intimité
tandis que les femmes mariées la couvrent. Ailleurs, les
bordels masculins existent. Ailleurs encore, on s’enfonce
de lourdes baguettes en or dans les seins et les fesses, et
après dîner on s’essuie les mains sur ses testicules. Il est des
régions où on mange les gens.

D’autres où les pères décident,
alors que les enfants sont encore dans le ventre de leur mère,
lesquels vivront et seront élevés, et lesquels tués ou aban-
donnés. Kirkwood leva la main pour interrompre ce récit.
« Naturellement, remarqua-t-il, tous ces gens trouvent leurs
habitudes normales. » Quelques étudiants rirent. Natalie
Blake et Rodney

Banks s’évertuaient à mettre la main sur
l’essai en question dans l’édition bon marché qu’ils parta-
geaient (ils avaient pour habitude d’acheter un exem-
plaire de chaque manuel, puis, lorsqu’ils n’en avaient plus
besoin, de le revendre dans l’une des librairies d’occasion
du campus). Le titre ne semblait pas figurer dans la table
des

matières ni dans l’index, et le fait qu’ils ne se parlaient
toujours pas rendait la coopération difficile. « Quelle est la
leçon à retenir ici pour un juriste ? » demanda Kirkwood.
La main du remarquable jeune homme se leva. Même de
là où elle était assise, Natalie Blake pouvait voir les bijoux
sur ses doigts marron, et l’élégante montre au bracelet

en
crocodile qui semblait plus vieille que Kirkwood. Il dit : « On
a beau s’armer de raison dans un tribunal, nous vivons dans
un monde déraisonnable. » Natalie Blake chercha à savoir
s’il s’agissait d’une réponse intéressante. Kirkwood marqua
une pause, sourit et répondit : « Vous avez une grande foi en la
raison, M. De Angelis. Mais pensez à

l’exemple de la
semaine dernière. Des centaines de témoins se succèdent à
la barre : amis proches, anciens professeurs, anciennes infir-
mières, anciennes maîtresses. Tous sont formels : C’est bien
Tichborne. La propre mère de l’homme affirme : C’est mon
fils. La raison nous dit que le requérant pèse une soixantaine
de kilos de plus que

l’homme qu’il prétend être. La raison
nous dit que le véritable Tichborne parle français. Et pour
tant. Et lorsque “la raison a eu gain de cause”, pourquoi les
gens sont-ils descendus dans la rue ? Ne vous fiez pas trop à
la raison. Écoutez, je crois que Montaigne est plus sceptique.
Il me semble qu’il n’essaie pas de dire que vous, juristes,

êtes raisonnables et qu’eux, le peuple, sont déraisonnables,
ou même que les lois auxquelles il se soumet le sont, mais
que, à leur décharge, ceux qui se soumettent aux lois de leur
pays font preuve de “simplicité, obéissance et exemple”.
Vous voyez, là ? À la fin de la page trois ? Tandis que ceux qui
entreprennent de les changer, c’est-à-dire les

lois, sont habi-
tuellement monstrueux et malveillants. Nous nous considé-
rons comme de parfaites exceptions. » Natalie Blake était
perdue. Le jeune homme approuva en hochant lentement la
tête, comme d’égal à égal. Sa confiance paraissait injustifiée,
ne découlant pas de quelque chose qu’il ait dit ou fait. Une
feuille de papier passait de main en

main dans la classe. Les
étudiants devaient inscrire leur nom complet et leur cursus.
Avant même d’écrire le sien, Natalie Blake chercha celui du
jeune homme.

pp 254-5 + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10