Gotthold Ephraim Lessing
Gotthold Ephraim Lessing

En effet, le poète a une grande longueur d'avance sur celui qui traite une histoire connue, des personnages connus. Il peut ignorer cent petites choses froides qui seraient autrement indispensables pour comprendre l'ensemble; et plus vite il devient compréhensible pour ses auditeurs, plus vite il peut les intéresser. Le peintre a aussi cet avantage quand son reproche ne nous est pas étranger,

quand on reconnaît au premier coup d'œil l'intention et l'opinion de toute sa composition, quand on voit non seulement ses personnages parler sur une chose, mais aussi ce qu'ils disent. Le plus grand effet dépend du premier regard, et lorsque cela nous oblige à une contemplation ardue et à des conjectures, notre désir d'être touché se refroidit; pour se venger de l'artiste

incompréhensible, on s'endurcit contre l'expression, et malheur à lui quand il a sacrifié la beauté à l'expression! Nous ne trouvons alors rien du tout qui puisse nous inciter à nous arrêter avant son travail; nous n'aimons pas ce que nous voyons et nous ne savons pas quoi penser.

Maintenant, prenez les deux ensemble; d'une part, que l'invention et la nouveauté du reproche

n'est de loin pas la chose la plus noble que nous demandons au peintre; Deuxièmement, qu'un reproche bien connu favorise et facilite l'effet de son art: et je pense que la cause pour laquelle il fait si rarement de nouveaux reproches n'est pas avec le comte Caylus, dans son aisance, dans son ignorance, dans la difficulté de la partie mécanique de l'art, qui doit chercher toute sa diligence et

tout son temps; Au contraire, il sera trouvé plus profondément fondé, et peut-être même ce qui semble à première vue être une limitation de l'art, un retard de notre plaisir, est enclin à louer comme une abstinence sage et auto-utile de l'artiste. Je n'ai pas non plus peur que cette expérience me prouve le contraire. Les peintres remercieront le comte pour sa bonne volonté, mais ne

l'utiliseront guère aussi généralement qu'il s'y attendait. Si cela arrivait, cependant, un nouveau Caylus serait nécessaire sur cent ans, ce qui ramènerait les vieux reproches à l'esprit et ramènerait l'artiste sur le terrain où d'autres avant lui ont brisé de tels lauriers immortels. Ou faut-il que le public soit aussi savant que le connaisseur de ses livres? Qu'il doit être familier

et familier avec toutes les scènes de l'histoire et de la fable qui peuvent donner une belle peinture? J'avoue que les artistes auraient mieux fait si, depuis l'époque de Raphaël, au lieu d'Ovide, ils avaient fait d'Homère leur manuel. Mais comme cela n'est pas arrivé, laissez le public sur ses traces et ne rendez pas son plaisir plus aigre.

Protogenes avait peint la mère

d'Aristote. Je ne sais pas combien le philosophe lui a payé. Mais soit au lieu de payer, soit encore au sujet de payer, il lui a donné des conseils qui valaient plus que le salaire. Parce que je ne peux pas imaginer que ses conseils n'étaient que de la flatterie. Mais principalement parce qu'il considérait que le besoin de l'art était compréhensible pour tout le monde, il lui conseilla de

peindre les actes d'Alexandre; Des actes dont tout le monde parlait à cette époque et dont il pouvait prévoir que la postérité serait aussi inoubliable. Mais Protogenes n'était pas suffisamment déterminé à suivre ce conseil; impetus animi, dit Pline, et quaedam artis libido Lib. XXXV. secte. 36. p. 700. Modifier. Dur.Une certaine arrogance de l'art, une certaine soif de l'étrange et de

l'inconnu, le conduisirent à des reproches complètement différents. Il a préféré peindre l'histoire d'un JalysusRichardson appelle cette œuvre lorsqu'il veut expliquer la règle selon laquelle, dans une peinture, l'attention du spectateur n'a pas à être attirée par quoi que ce soit du personnage principal, aussi excellent soit-il. «Protogène», dit-il, «avait inclus une perdrix dans

sa célèbre peinture Jalysus, et l'avait peinte avec tant d'art qu'elle semblait vivante et était admirée par toute la Grèce; mais parce qu'il attirait trop tous les regards, au détriment de l'œuvre principale, il l'éteignit complètement. »(Traité de la peinture T. I. p. 46.) Richardson se trompait. Cette perdrix n'était pas à Jalysus, mais dans une autre peinture de Protogène, qui

était appelée le satyre au repos ou oisif, Σάτυρος αναπαυομένος. Je ferais cette erreur, qui provenait d'un passage mal compris de Pline, A peine à noter si je ne l'ai pas trouvé dans Meursius: (Rhodi lib. I. cap. 14. p. 38.) In eadem, tabula sc. In qua Ialysus, Satyrus erat, quem dicebant

Anapauomenon, tibias tenens. Il en va de même pour Herr Winckelmann lui-même. (De l'imitation de Gr. W. dans le Mal. Et Bildh. P. 56.) Strabon est le véritable gardien de cette petite histoire avec la perdrix, et il distingue le Jalysus et celui Colonne satyre appuyée, sur laquelle était assise la perdrix, expressément. (Lib. XIV. P. 750. Edit. Xyl.) Meursius et Richardson et Winckelmann ont

mal compris le passage de Pline (Lib. XXXV. Sect. 36. p. 699) parce qu'ils n'ont pas prêté attention au fait que deux Les peintures là-bas sont: celle pour laquelle Démétrius n'a pas conquis la ville, parce qu'il ne voulait pas attaquer l'endroit où elle se trouvait; et l'autre que Protogène a peint pendant ce siège. L'un était le Jalysus, et celui-ci le satyre., un Cydippe et autres,

dont on ne peut même plus deviner ce qu'ils représentaient. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Ibn Battûta
Ibn Battûta

Si telle est ta résolution, me dit-il alors, eh bien, vends ta monture et les bagages les plus pesants; je te prêterai une monture et une tente, et tu nous accompagneras peu chargé. Nous marcherons en toute hâte, de peur d'éprouver en chemin la perfidie des Arabes.
" Ils nous débarquèrent, nous conduisirent en dedans de la porte d’Alexandrie et nous présentèrent à certains

officiers qui nous firent ascrire et compter comme des animaux. Après nous avoir fait fouiller jusqu’à la peau, ils nous mirent sous la garde dudit consul. Nos effets avaient été portés à la douane ; puis on les en retira et l’on explora le tout minutieusement. On nous fit payer deux pour cent sur tout l’argent, l’or et les bagages, et, de plus, un ducat par tête comme tribut ! "

Annie Besant
Annie Besant

Laissez-moi vous rappeler, dès le début, la manière dont le Bouddha est envisagé, à la fois par ses propres disciples, par tous les occultistes et par tous ceux qui connaissent quelque chose du monde invisible et du chemin qui conduit à la dignité d'un Bouddha. Des centaines d'incarnations eurent lieu avant l'incarnation finale dans laquelle l'illumination du Bouddha fut atteinte. Échelon

par échelon, il eut à gravir la longue échelle de l'existence ; l'une après l'antre, des vies de dévouement et d'abnégation le conduisirent de l'humanité terrestre à l'humanité divine, de l'humanité divine à la situation d'un Bodhisattva, de la situation d'un Bodhisattva à celle d'un Bouddha. On dit que le Bouddha a perfectionné son voeu, kalpa après kalpa.

Ferdowsi
Ferdowsi

[Le grand médecin Borzuy promet imprudemment à son roi Khosrow Anushirvan d'aller lui cueillir sur une lointaine montagne de l'Hindustan une herbe qui ressuscite les morts. Il désespère de la trouver quand on le conduit à un vieux sage]
Ils conduisirent Borzuy à cet homme, dont l'esprit était rempli de contemplation et dont les lèvres étaient toujours prêtes à parler.

Borzuy lui exposa toutes ses peines, évoquant le livre qu'il avait lu et les mots qu'il avait entendus de la bouche des savants. Quand le vieux sage prit la parole, il lui exposa tous les secrets du savoir.
"Moi aussi j'ai trouvé ceci dans les livres, dit-il, et je me suis hâté de le chercher dans le même espoir. Comme je n'y parvenais pas, il m'a bien fallu interpréter la chose

autrement. L'herbe, c'est le savant ; la science, c'est la montagne, éternellement hors d'atteinte de la multitude. Le cadavre est l'homme ignorant, car l'homme sans instruction est partout privé de vie. Seul le savoir ressuscite l'homme. Heureux celui qui s'y consacre assidûment. Dans le trésor du roi se trouve un livre que les experts appellent Kalila. Quand les gens se lassent de leur

ignorance, l'herbe de résurrection est Kalila, la montagne étant la science. Si tu recherches ce livre dans le trésor du roi tu le trouveras, et il sera ton guide vers la connaissance."
[Le Rây - raja - d'Hindoustan refuse de se séparer de son plus grand trésor, aussi Borzuy l'apprend-il par coeur et introduit en Iran le recueil de fables Kalila wa Dimna] + Lire la

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Apollonios de Rhodes
Apollonios de Rhodes

Alors je quittai mon antre agréable, je partis emportant ma lyre avec moi, et mes pieds agiles me conduisirent aux bords du Pagase, auprès des héros Minyens.

Lynn Margulis
Lynn Margulis

A la différence des cellules dans lesquelles elles résident, les mitochondries se reproduisent par simple division, et elles se reproduisent à d’autres moments que le reste de la cellule. Sans les mitochondries, la cellule à noyau – et, par voie de conséquence, la plante ou l’animal – ne peut pas utiliser l’oxygène, et ne peut donc pas vivre.
Les spéculations qui suivirent

cette découverte conduisirent les biologistes à un scénario étonnant : les descendants des bactéries qui nageaient dans les mers primitives et respiraient de l’oxygène il y a trois milliards d’années existent aujourd’hui dans les cellules humaines sous la forme de mitochondries. A une époque reculée, les bactéries se combinèrent avec d’autres micro-organismes. Elles

s’installèrent à l’intérieur, fournissant de l’énergie tirée de l’oxygène et s’occupant d’éliminer les déchets, en échange du gîte et du couvert.

Annie François
Annie François

Mai 68 a été une rude épreuve pour les fumeurs. Certes, on trouvait alors sous les pavés la plage, mais même sur le sable – au propre ou au figuré – les tabagistes fument. Taraudés par le spectre de la pénurie, ils se conduisirent en stockeurs de guerre. Ce n’est pas tant que les cigarettes manquaient, c’est qu’elles pouvaient manquer. Les mères de famille prévoyantes faisaient

des provisions de sucre, d’huile, de conserves ; les banlieusards entassaient des jerricans d’essence ; les fumeurs emmagasinaient des cartouches de leurs cigarettes préférées.

Azar Nafisi
Azar Nafisi

Les seuls moments où elles s'ouvraient et s'animaient vraiment étaient ceux de nos discussions autour des livres. Les romans nous permettaient d'échapper à la réalité parce que nous pouvions admirer leur beauté, leur perfection, et oublier nos histoires de doyens, d'université et de milice qui arpentait les rues. (…)
Les romans dans lesquels nous nous évadions nous conduisirent

finalement à remettre en question et à sonder ce que nous étions réellement, ce que nous étions si désespérément incapables d'exprimer. (p. 64-65)