Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

Il est vain, stérile et absurde de critiquer l’idéologie sécuritaire sans attaquer système économique, politique et social qu’elle protège et propulse.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

La peur constitue un outil politique fondamental pour les classes dominantes. C’est une technique de gouvernement, une machine de légitimation sur la chaîne de production du contrôle.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

Le mot "police" à lui seul contraint chaque fois qu'il est prononcé et par sa seule existence. Toute la police est violence jusque dans ses regards et ses silences.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

En septembre 1995, la Revue historique des armées a consacré un numéro entier à la guerre d'Algérie. Pour fournir des outils permettant d'analyser les attentats terroristes qui frappaient alors la France, elle publiait pour la première fois la "Directive générale sur la guerre subversive" du général Massu pour la bataille d'Alger. Et, en septembre 1998, le colonel Frédéric Guelton, un

spécialiste du renseignement, publiait dans Défense un article intitulé "Une école de guerre psychologique. Algérie : 1956-1961". La revue présentait l'article en rappelant que l'armée française redécouvrait tardivement l'action psychologique en Bosnie, tandis que les Américains, "ardents pratiquants des Psyops (psychological operations)", considéraient les Français comme "les maîtres

en ce domaine depuis... la guerre d'Algérie"

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

La transformation de la violence policière est liée au développement d’un marché mondial de la coercition. Ce phénomène est porté par de puissants complexes industriels, médiatiques et politico-financiers qui tirent profit de la prolifération des guerres policières en vendant des doctrines, des techniques, des équipements et des armes de coercition. Ces marchandises sont

expérimentées, rénovées et leur excellence est mise en scène dans les laboratoires intérieurs des grandes puissances impérialistes. Elles peuvent ensuite être vendues aux États et aux entreprises du monde entier.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

La construction de la figure de l'ennemi intérieur postcolonial est en effet liée à la prise de conscience du caractère définitif de l'installation des immigrés postcoloniaux sur le territoire et à l'institution de la catégorie de « jeunes issus de l'immigration », qui a permis de reconstituer une dissociation entre « vrais » et « faux français » sur le principe de la structure

coloniale.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

Cette mise en scène macabre marque une étape importante dans le déploiement de la machine médiatico-sécuritaire française : la célébration du rétablissement de la force souveraine de l'État sur le territoire et la population, par la destruction physique et symbolique d'un bouc émissaire post-colonial, a amorcé un engrenage déterminant, qui normalisera progressivement l'idée d'une «

purge » nécessaire de l'ennemi intérieur global. Et elle a posé les bases d'un rituel associant l'internement et l'expulsion de ceux que l'État désigne comme les « indésirables de la mondialisation » et la mise en scène publique de leur bannissement.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

La ségrégation endocoloniale est le régime d’exception permanent à travers lequel s’opèrent principalement les transferts et les traductions de dispositifs issus des répertoires militaires et coloniaux en métropole. Expérimentées dans les colonies, des formes de violence guerrière sont reformulées pour être appliquées au contrôle des colonisés en métropole et influencent la

transformation de l’encadrement des classes populaires en général.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

La doctrine de sécurité globale synthétise bien la fonction des idéologues sécuritaires, à la fois managers de l’insécurité et promoteur d’un monde ordonné aux intérêts des marchands de guerre et de contrôle.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

Les idéologues sécuritaires remplissent en définitive une fonction essentielle du maintien de l’ordre : diviser et opposer les résistances, criminaliser toute forme d’indiscipline et d’insoumission et égarer les dominés loin des combats pour l’émancipation collective.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

Dans les quartiers populaires, les prisons, dans les charters, les camps, les campements et dans les territoires colonisés par l’État français, le socio-apartheid est attaqué par celles et ceux qu’il est censé soumettre et bannir. Des formes d’auto-organisation et d’autodéfense, des résistances collectives, des ripostes et des contre-attaques s’y confrontent à la violence

d’État. La nouvelle phase d’expansion de l’impérialisme implique un renforcement féroce de cet apartheid et fournit de nouveaux champs d’expansion à l’industrie de la coercition.

Mathieu Rigouste
Mathieu Rigouste

Dans la plupart des grandes puissances impérialistes, des unités de police spécialisées ont été conçues au cours des années 1970 pour maintenir la ségrégation raciste et contenir l’indiscipline populaire. L’histoire de ces commandos policiers retrace la systématisation de la férocité comme technique de gouvernement et comme secteur de marché. En France, la brigade

anticriminalité (BAC) représente à la fois une technologie de bannissement et de répression, une rationalisation industrielle de la coercition et l’un des rouages les plus sollicités d’une mécanique poussée à ses limites.