Gillian Flynn
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Le silence empathique est l'une des armes les plus sous-employées au monde.

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Les médias ont saturé l'univers juridique . Avec Internet , Facebook , YouTube , les jurys impartiaux , ça n'existe plus . On ne part jamais de zéro . 80 , 90 % d'une affaire se décide avant même d'entrer dans une salle d'audience .

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Et les filles cool sont encore plus pathétiques : elles ne font même pas semblant d'être la femme qu'elles voudraient être, elles font semblant d'être la femme qu'un homme voudrait qu'elles soient.

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J'ai fait des efforts démesurés pour être facile à vivre. Mais c'était intenable.

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Main dans la main, mes parents se mêlent aux invités - leur histoire d'amour fait toujours partie de la légende (...). Ames soeurs. Ils emploient vraiment ce terme pour se décrire, ce qui est assez logique, car je pense que c'est ce qu'ils sont. Je peux en témoigner, les ayant étudiés, dans ma solitude d'enfant unique, pendant de nombreuses années. Ils n'ont pas d'impatiences l'un envers

l'autre, pas de conflits larvés, ils traversent la vie comme deux méduses jumelles - d'instinct, ils s'étalent et se contractent, remplissent leurs espaces respectifs de façon liquide. Avec eux, ça avait l'air facile, le truc des âmes soeurs. On dit que les enfants de familles éclatées en voient de toutes les couleurs, mais les enfants d'unions bénies ont leurs propres défis à

affronter. (p. 47)

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C'était idiot, mais incroyablement touchant, ces gens qui dépensaient une telle énergie à essayer de me comprendre.

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C'est une responsabilité injuste qui accompagne l'état d'enfant unique - vous grandissez en sachant que vous n'avez pas le droit de décevoir, vous n'avez même pas le droit de mourir. Il n'y a pas de remplaçant pour accourir après vous ; c'est vous, et point. Ca vous donne un besoin irrépressible d'être parfait, et vous vous enivrez du pouvoir qui va avec. C'est de cette étoffe-là qu'on

fait les despotes.
(p. 364)

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Je ne me souciais jamais de la suite. Rien n'avait de conséquence, je vivais dans l'instant, et je me rendais compte que je devenais superficielle et idiote. Mais heureuse, aussi.

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Cela n'a pas d'importance parce que j'ai trouvé mon homme. C'est Nick, décontracté et calme, intelligent et drôle, et pas compliqué. Pas torturé, joyeux. Beau gosse. Gros pénis.

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Il m'a fait entrer dans un salon sobre, l'image de la virilité telle que la conçoit un décorateur d'intérieur. Beaucoup de cuir foncé et inconfortable. Il m'a indiqué un fauteuil au dossier particulièrement rigide ; j'ai essayé de me mettre à l'aise, comme il m'y invitait, mais la seule posture autorisée par ce siège était celle d'un écolier puni : écoute et tiens-toi droit.

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Ma femme n'était plus ma femme mais un nœud de fil barbelé qui me mettait au défi de le dénouer - et je n'étais pas à la hauteur de la tâche, avec mes doigts épais, engourdis, nerveux.
...
Mon ancienne Amy, putain, elle était cool. Elle était drôle.
Elle n'était pas cette chose qu'elle était devenue, la chose que je redoutais le plus : une femme en colère.

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- Je t’aime. Je vais te retrouver. Je le jure…
je vois qu’il s’apprête à balancer la réplique de Daniel Day-Lewis dans Le Dernier des Mohicans : Reste en vie… Je vais te retrouver.
P.421

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Ma mère nous disait toujours : si vous vous apprêtez à faire quelque chose et que vous voulez savoir si c'est une erreur, imaginez l'effet que ça ferait si on l'annonçait noir sur blanc dans le journal.

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Il y a une différence entre aimer vraiment quelqu'un et aimer l'idée qu'on se fait de quelqu'un.

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Lorsque les gens me posaient la question que pose tout le monde : " Qu'est ce que vous faites dans la vie ? ", je répondais : "Je suis chargée de clientèle", ce qui était vrai. Pour moi, quand je fais sourire un maximum de clients, c'est une bonne journée de travail. Franchement, je préférerais être bibliothécaire, mais je m'inquiète pour la sécurité de l'emploi. Les livres , ça

pourrait bien être temporaire ; les bites sont éternelles .

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Ce matin, je suis allée au bureau de Dorothy pour chercher un soda. C'est une petite pièce lambrissée. Le bureau paraît avoir pour toute fonction de porter la collection de boules à neige que Dorothy a ramenées de villes qui semblent peu dignes de commémoration. Gulf Shores, dans l'Alabama. Hilo, dans l'Arkansas. Quand je vois ces boules à neige, je ne vois pas le paradis, je vois des

ploucs avec des coups de soleil qui traînent des gamins maladroits et geignards, et s'arrêtent pour les gifler d'une main, un énorme gobelet en plastique non biodégradable de boisson au sirop de maïs dans l'autre.

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Un temps à se balader en bras de chemise, un temps à veste, un temps à pardessus, un temps à parka - l'année se décline en termes vestimentaires. Pour moi, cette année, ce serait un temps à menottes, puis peut-être un temps à survêt orange de prisonnier. Ou un temps à costume d'enterrement, car je n'avais pas l'intention d'aller en prison. Je me tuerais avant.

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Les reproductrices sont inséminées inlassablement, portée après portée, jusqu'à épuisement du corps, après quoi elles sont conduites à l'abattoir. Mais tant qu'elles peuvent encore servir, on les oblige à allaiter, sanglées sur le flanc, dans une cage de mise bas, pattes écartées, tétines exposées. Les cochons sont des créatures extrêmement intelligentes, sociables, et cette

promiscuité de chaîne d'usine à laquelle on contraint les truies qui allaitent leur donnent envie de mourir. Ce qu'elles font, sitôt que leur lait est tari.
Le seule idée de ces méthodes est répugnante. Mais les voir à l'oeuvre pour de vrai, ça laisse des traces, ça vous rend moins humain.
p. 156

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L'élevage consiste à étiqueter des porcelets et à les mettre en cage, à féconder des truies puis à les parquer, à s'occuper des fosses à fumier. Le côté abattoir est pis. Des ouvriers chargent les porcs et les poussent le long d'un couloir où les attendent les assommeurs. D'autres leur empoignent les pattes arrière, qu'ils ligotent, puis l'animal se retrouve soulevé, tête en bas ;

les bêtes hurlent et se débattent. On leur tranche la gorge avec des couteaux de boucher aux pointes affilées, et le sang qui jaillit sur le carrelage est aussi épais que de la peinture. De là, on les plonge dans la cuve où ils seront ébouillantés. Les cris incessants - des cris frénétiques, métalliques, aigus - obligent la plupart des ouvriers à porter des protège-tympans...
p.

81

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Se tortiller le popotin, c’est ça qu’on dit ? Je n’en aurais jamais eu les moyens auparavant. Mon corps était une économie superbe, parfaite, chaque trait était calibré, parfaitement harmonieux. Rien ne me manque. Ça ne me manque pas, les hommes qui me regardent. C’est un soulagement d’entrer dans une supérette et de ressortir sans qu’un clampin en chemise à carreaux sans

manches me lorgne en laissant échapper à voix basse une quelconque remarque misogyne qui lui vient (…). A présent, personne n’est grossier avec moi, mais personne n’est gentil non plus. Personne ne se donne tellement de mal, pas vraiment, pas comme autrefois.
Je suis le contraire d’Amy.
P.351/352