Aurélien Barrau
Aurélien Barrau

Heureusement que nos libertés sont restreintes! Si j’avais envie d’agresser physiquement quelqu’un, la loi me l’interdirait. Ma liberté est limitée pour le bien commun. Il devrait en être de même pour la planète : limiter la folie humaine, qui détruit la vie, serait juste et rationnel. Nous avons construit un système dans lequel le fait de privilégier la vie par rapport à

l’argent apparaît comme extrême! C’est délirant.

Aurélien Barrau
Aurélien Barrau

Il y a donc toute une constellation, dont chaque point est temporellement variable, de sphères intellectuelles qui revendiquent l’impérialisme de leurs valeurs et de leurs méthodes. S’il s’agit donc de couper court à la diversité des rapports au monde, et donc au foisonnement des manières de faire fonctionner le réel, il y aura, de fait, beaucoup de déçus. Et, en termes de rapports

de force à l’échelle planétaire, je ne suis pas certain que les partisans d’un scientisme dur sortent victorieux de l’affrontement. Il me semble infiniment plus souhaitable, tant au plan logique qu’aux plans éthique et esthétique, d’accepter la réalité, au sens fort, de tous ces systèmes symboliques et cognitifs répondant à différentes contraintes. Cela, répétons-le une

dernière fois, n’empêche d’aucune manière le combat contre ceux qui nous semblent désuets, voire nuisibles.

Aurélien Barrau
Aurélien Barrau

La question de la vérité en science – et au-delà des sciences – est évidemment abyssale. Elle est outrageusement inatteignable. Elle suscite parfois crispations et exaspérations. Les avis sont souvent tranchés et rarement argumentés. Entreprendre d’y répondre, ce serait déjà faire preuve d’une arrogance présomptueuse. Mais se contenter de l’interroger conduirait sans doute à

s’enfermer dans un simple jeu rhétorique dont l’insuffisance est plus évidente encore. Sans doute faut-il donc la travailler, la mettre en situation, la déconstruire, la pousser dans ses retranchements.