Augustin d'Hippone
Augustin d'Hippone

Et vous aussi, Vie de ma vie, je vous concevais comme une substance immense, pénétrant de toutes parts à travers les espaces infinis la masse entière du monde, répandue sans terme dans l’immensité, de sorte que la terre vous contenait, le ciel vous contenait, toutes choses vous contenaient, et tout cela avait en vous sa limite, mais vous nulle part. […] Telle était mon hypothèse, car

je ne pouvais en concevoir d’autres; mais elle était fausse. À ce compte, en effet, une plus grande partie de la terre aurait renfermé une plus grande partie de votre être; une plus petite partie de la terre en aurait renfermé une plus petite partie; […] Or il n’en est rien. Mais vous n’aviez pas encore illuminé mes ténèbres.

Emile Durkheim
Emile Durkheim

Il [le sociologue] faut qu'en pénétrant dans le monde social, il ait conscience qu'il pénètre dans l'inconnu [...].

Vassily Kandinsky
Vassily Kandinsky

Il est un art susceptible d’autres développements encore. Lui aussi prend racine dans son époque. Mais il n’en est pas seulement l’écho et le miroir; il possède en outre une force prophétique d’éveil capable d’un large et pénétrant rayonnement.

J. L. Bourne
J. L. Bourne

Une demi-seconde plus tard, j’ai entendu l’impact visqueux de la cartouche de gros calibre pénétrant un crâne. Le cycle était lancé : tir de silencieux, impact dans le crâne, puis son d’un corps s’écroulant sur le trottoir. A la manière d’un solo de batterie post-apocalyptique, cette séquence s’est répétée jusqu’à ce que plus aucun macchabée n’avance.

John Galsworthy
John Galsworthy

Jolyon le jeune, lui aussi, gardait le silence. Il avait vite compris la pensée de son père, car détrôné du siège élevé d'où les Forsyte ont sur la vie des vues simples et certaines, il était devenu pénétrant et et subtil.

Chrystine Brouillet
Chrystine Brouillet

Même si elle n’obtenait aucune révélation sur une victime, elle apprenait toujours quelque chose sur la nature humaine en pénétrant chez tant d’inconnus. Chaque demeure, chaque appartement avait son secret.

Emmanuel Levinas
Emmanuel Levinas

La rhétorique introduit dans la signification à laquelle elle aboutit une certaine beauté, une certaine élévation, une certaine noblesse et une expressivité qui s'impose indépendamment de sa vérité ; plus encore que le vraisemblable, cette beauté – que nous appelons effet d'éloquence – séduit l'auditeur. Aristote insistait déjà sur cet embellissement et cet anoblissement par la

métaphore. Traits qui étaient précisément essentiels là où la persuasion importait par-dessus tout, où il s'agissait de convaincre des votants : au tribunal, sur la place publique, dans les concours, lieux auxquels précisément les sophistes préparaient leurs élèves payants. Mais ces lieux des discours n'étaient-ils pas dans la société antique séparée d'une vie qui se réservait

privée ?

Sans doute, de notre temps, les effets d'éloquence entrent-ils partout et commandent-ils toute notre vie. On n'a peut-être pas besoin de dérouler ici toute la sociologie de notre société industrielle. Les moyens d'information, sous toutes leurs formes – écrites, verbales et visuelles – pénétrant dans tous les foyers, tiennent les hommes à l'écoute d'un permanent

discours, les soumettent à la séduction d'une rhétorique qui n'est possible que comme éloquente et qui persuade en signifiant idées et choses, trop belles pour être vraies. Et déjà on dénonce le discours éloquent et déjà on soupçonne sous toutes cette littérature fleurie, politique et propagande et déjà "tout le reste est littérature". Tout le reste, c'est-à-dire les pensées les

plus hautes, religieuses, politiques et morales. On recourt au langage quotidien pour rabaisser et profaner les hauteurs où se tiennent l'éloquence et le sacré verbal qu'elle suscite. On trouve le langage quotidien insuffisamment quotidien, insuffisamment droit. Il faut démystifier la décence des mots, le noble ronronnement des périodes : la respectabilité des livres et des bibliothèques.

Il faut le mot ordurier, l'interjection, le graffiti – il faut faire crier les murs des villes.
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Claude Simon
Claude Simon

Et il me raconta qu'il pouvait sentir, respirer toute cette chair de femme, et percevoir la secrète pulsation du sang sous la peau transparente aux fines veines bleues, et encore l'éclatante lumière de midi pénétrant pas la fenêtre ouverte avec le vent qui faisait battre le rideau de fausse dentelle, comme si lumière et vent n'étaient qu'une seule et même chose...

Charles Nodier
Charles Nodier

Plus tranquille, je livrai ma tête au sabre si tranchant et si glacé de l'officier de la mort. Jamais un frisson plus pénétrant n'a couru entre les vertèbres de l'homme; il était saisissant comme le dernier baiser que la fièvre imprime au cou d'un moribond, aigu comme l'acier raffiné, dévorant comme le plomb fondu. Je ne fus tiré de cette angoisse que par une commotion terrible: ma tête

était tombée... elle avait roulé, rebondi sur le hideux parvis de l'échafaud, et, prête à descendre toute meurtrie entre les mains des enfants, des jolis enfants de Larisse, qui se jouent avec des têtes de morts, elle s'était rattachée à une planche saillante en la mordant avec ces dents de fer que la rage prête à l'agonie.

William Wilkie Collins
William Wilkie Collins

Croisée dans le cours ordinaire de la vie, j'aurais simplement vu en elle une femme banale et inintéressante. La voyant comme je l'ai vue pendant que nous étions seuls -en d'autres termes, en pénétrant sous la surface -, je n'ai jamais rencontré au cours de ma triste expérience personne plus mesquine, plus méchante et plus odieuse.