Zygmunt Bauman
Zygmunt Bauman

La condition consumériste est mélancolique, elle considère que se sentir mal c’est être vide, froid et plat, que c’est avoir besoin de se remplir de choses chaudes, riches et vitalisantes. Ces choses ne sont pas nécessairement de la nourriture, mais tout ce qui permet “de se sentir bien”. Le chemin du salut passe par le fait de s’empiffrer - consomme et tu te sentiras bien !…

Comme autres symptômes on trouve également l’inquiétude, la manie des changements perpétuels, du mouvement, de la différence - être immobile c’est mourir… Le consumérisme est donc l’équivalent social de la psychopathologie de la dépression, et de ses deux symptômes contradictoires : la faiblesse générale et l’insomnie. [John Carroll, Ego and soul : a sociology of the modern

west in the search of meaning]

Christopher Isherwood
Christopher Isherwood

Une fois je suis tombé dans le piège d'un homme qui prétendait avoir un cancer généralisé et qui me suppliait, moi qui suis également un vieil homme, de lui dire ce que je pensais de la mort et si je pouvais le soulager. Bouleversé par son appel suppliant, je lui ai écrit plusieurs fois. Peu de temps après, l'un de mes amis qui travaille dans l'industrie du livre, s'aperçut que mes

lettres étaient mises à prix dans le catalogue d'un marchand new-yorkais. Le collectionneur oublia à l'évidence de rayer mon nom de sa liste de dupes ; un an plus tard il fit appel à nouveau à moi en prétendant cette fois que son petit garçon allait mourir… Ces gens-là sont imperméables à toute superstition.

Alberto Moravia
Alberto Moravia

Tu es très belle, Léda ; je peux l’oublier de temps en temps, mais le moment arrive toujours où je m’aperçois que je suis amoureux de toi à en mourir…

Andreï Makine
Andreï Makine

Un tapage de citations résonne dans ma tête, à la recherche d’une sagesse consolatrice : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort… On peut ajourner son suicide jusqu’à sa mort… Vivre c’est apprendre à mourir… » C’est en de tels moments que la philosophie révèle sa volubile et décorative inefficacité !

Amy Harmon
Amy Harmon

— La mort, c’est pas un problème pour moi. J’me suis fait à l’idée. Mais mourir… mourir, c’est autre chose. J’ai peur de mourir, Mo. J’ai peur de pas être assez fort pour les gens qui m’aiment. J’ai peur du mal que je vais leur faire.

Emmanuelle Arsan
Emmanuelle Arsan

Désirer me rend heureuse : désirer tout mon content ceux que j’aime ; les désirer avant qu’ils me prennent, après qu’ils m’ont prise ; les désirer en les attendant ; les désirer à en mourir…

Taito Kubo
Taito Kubo

Il ne faut pas admettre la défaite et demander à mourir… Mais ne reconnaître la défaite qu’une fois mort !

Régis Loisel
Régis Loisel

Y’a un an d’ça, quand les hommes s’en sont r’venus du bois…y ont trouvé un grand gars de Montréal, qu’avait enjôlé tout l’monde…pis qui avait ouvert un restaurant de français chez nous…. Dans mon magasin général. Y’avaient pas aimé ça ben ben, c’qui était arrivé dans leur dos… pis moi… moi j’avais haï ça pour vrai… La rivière a pas mal roulé depuis

l’temps, pis elle a ben poli les roches… […] … Les roches de gars… […] … Pis les roches de filles…

[…]

Mautadire, ça m’fait d’quoi de pas être là, avec vous autres à goûter l’temps des retrouvailles polies avec ma belle Marie toute en famille… Le monde icitte s’est amieuté certain !... Aujourd’hui, j’le vois… C’est ben d’valeur

que j’sois parti avant l’temps… avant l’temps d’avoir eu le temps de m’amieuter avec vous autres… ben d’valeur… Mais c’est ça qui est ça !...

[…]

C’qui m’fait un p’tit v’lours, c’est qu’tout ça, c’est grâce à moi… ben oui… si j’étais pas mort, tu s’serais pas tombée en amour avec le grand… premièrement, tu l’aurais pas

ramassé sur l’bord du chemin… à cause que t’aurais pas chauffé l’char pour aller faire du stock à Saint-Siméon… En tout cas, y’a une chose de sure… Sous mon règne, y aurait jamais fait son restaurant d’français, icitte !... puis toi, ma belle, tu t’serais pas emmieuttée… jusqu’à t’baigner nue-fesses… pis surtout… tu s’rais pas en famille…

[…]

J’étais dû pour mourir… C’était pas dur tant qu’ça pourtant…Un grand respire de liberté… c’est ça qu’ça prenait… Faut croire qu’avait un moton à quelque part qui empêchait… Pourtant j’étais pas un mauvais gars…[…] J’étais pas l’meilleur des bonhommes… Mais j’étais pas si pire… En tout cas, j’étais pas une pomme pourrite dans

l’panier ! J’étais juste Félix Ducharme, un gars bien ordinaire… À c’te heure… j’suis mort… mais vous autres, c’est vot’ vie… […] vot’ vie à vous autres…celle-là qu’vous voulez… avec c’que vous aviez eu le front d’faire, pis qu’vous avez quand même fait… pis tout c’que vous avez donc encore le goût d’faire… Ouains… c’est vot’ vie, ça…

pis… vous avez l’air ben…

[…]

Bon, ben on dirait qu’c’est l’temps que je m’en aille…[…] Pis avec toi le grand, j’peux partir en paix… J’sais qu’tu vas prendre soin de not’ belle Marie, pis des ti-culs…
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