Robert W. Chambers
Robert W. Chambers

Ferme tes yeux à demi, Croise tes bras sur ton sein, Et de ton cœur endormi Chasse à jamais tout dessein."   "Je chante la nature, Les étoiles du soir, les larmes du matin, Les couchers de soleil à l'horizon lointain, Le ciel qui parle au cœur d'existence future!

Robert W. Chambers
Robert W. Chambers

Je chante la nature, Les étoiles du soir, les larmes du matin, Les couchers de soleil à l'horizon lointain, Le ciel qui parle au cœur d'existence future!

John Galsworthy
John Galsworthy

L'honorabilité, la fortune... c'est bien fatigant ; les merles et les couchers de soleil, voilà qui ne le fatiguait jamais ; ils lui laissaient seulement un malaise, et comme l'impression qu'il ne pourrait pas s'en rassasier.

Francis Picabia
Francis Picabia

Les cloches des églises, le bruit des vagues, le calme plat de la mer, les clairs de lune, les couchers de soleil, l'orage, sont autant de schampoing pour le pénis aveugle; notre phallus devrait avoir des yeux, grâce à eux nous pourrions croire un instant que nous avons vu l'amour de près.

Mahmoud Darwich
Mahmoud Darwich

Ahmad al Arabi

depuis vingt ans il pose des questions
depuis vingt ans il voyage
pendant vingt ans sa mère l’a mis au monde
en quelques secondes
sous le bananier
avant de se retirer …
Il réclame une identité …
il est frappé par un volcan
les nuages ont voyagé et m’ont égaré
les montagnes ont étendu leurs bras et

m’ont caché
je suis Ahmad l’Arabe, a-t-il dit
je suis la balle l’orange la mémoire
j’ai trouvé mon âme près de mon âme
je me suis éloigné de la rosée et de la vue sur la mer
et moi le pays réincarné
je suis le départ continu vers le Pays
j’ai trouvé mon âme remplie de mon âme …

Ahmad a pris possession de ses côtes et

de ses mains
Lui le pas … et l’étoile
et du Golfe à l’Océan
de l’Océan au Golfe
ils aiguisaient leurs lames
Ahmad l’Arabe
est monté pour voir Haïfa
et sauter.
A deux mains de pierre et de thym
je dédie ce chant … à Ahmad l’oublié entre deux papillons
les nuages ont passé et m’ont égaré
et les montagnes

ont étendu leurs bras et m’ont caché
Descendant de la blessure ancienne
… et l’année marquait la séparation de la mer
d’avec les villes de cendres …
j’étais seul
ô seul
Et Ahmad était l’exil de la mer entre
deux coups de feu
le camp grandissait donnant naissance à du thym
et à des combattants
le bras s’est

raffermi dans l’oubli
la mémoire s’est exercée dans les trains qui s’en vont
sur les quais où il n’y a ni personne ni jasmin
la découverte de soi se faisait dans les voitures
ou sur la scène de la mer
dans la solidarité des nuits de prison
dans les courtes liaisons
et dans la recherche de la vérité

Dans toute chose Ahmad

trouvait son contraire …
Ahmad est maintenant l’otage
la ville s’est dépêchée au devant de ses rues
pour venir le tuer
et de l’Océan au Golfe
et du Golfe à l’Océan
ils préparaient ses funérailles
et décidaient de la guillotine

Moi Ahmad l’Arabe – que soit le Siège ! –
mon corps sert de remparts – que soit le

Siège ! –
je suis la frontière du feu, – que soit le Siège ! –
et moi je vous assiège à mon tour, je vous assiège
et ma poitrine servira de porte à tous – que soit le Siège ! –
Ce chant ne vient pas peindre Ahmad –
le bleu foncé dans la tranchée
je suis au-delà des souvenirs
Aujourd’hui est le jour du soleil
et de lys

ô enfant éparpillé entre deux fenêtres qui brouillent
mes messages,
résiste !
toute ressemblance est du sable
mais toi tu es bleu.

Je compte mes côtes :
le Barada s’échappe de mes mains
les berges du Nil m’abandonnent au loin
je cherche les limites de mes doigts
et toutes les capitales sont faites d’écume.
Ahmad frotte

les heures dans la tranchée
Ce chant ne vient pas peindre Ahmad – le – brûlé en bleu
C’est Ahmad – le – cosmique dans ce réduit étroit
le déchiré le rêveur
il est la balle orange la violette de plomb
il est l’embrasement décisif d’un début d’après-midi
le jour de liberté.
ô enfant dédié à la rosée
résiste !
ô

pays gravé sur mon sang
résiste !
maintenant je complète en toi mon chant
je rejoins ton siège
maintenant je complète en toi ma question
je nais de ta poussière
vs dans mon cœur
tu y trouveras mon peuple
devenu peuples multiples dans ton explosion.

Égaré dans les détails
je me suis fié à l’eau et me suis cassé

Faut-il que chaque fois qu’un coing soupire
j'oublie les limites de mon cœur
et me réfugie dans le siège pour affirmer mon identité
ô Ahmad l’Arabe !
L’amour ne m’a jamais menti
pourtant chaque fois que le soir est venu
je me suis retrouvé englouti dans une cloche lointaine
je me suis réfugié dans ma propre hémorragie
pour y définir

à nouveau mon image
ô Ahmad l’Arabe !
je n’ai pas lavé mon sang dans le pain de l’ennemi
pourtant les routes proches lointaines
ont fui sous mes pas
chaque fois que j’ai apprivoisé une ville
elle m’a jeté ma valise à la figure
et je me suis réfugié sur le trottoir du rêve et de la poésie
ô combien ai-je marché vers mon rêve

devancé par des poignards
ô rêve et ville de Rome !

Tu es beau dans ton exil
et assassiné à Rome
et Haïfa
Ahmad est la montée du Carmel
l'origine de la rosée, le thym de chez soi
et la maison.
Ne le volez pas aux hirondelles
ne l’enlevez pas à la rosée
des yeux ont écrit son oraison funèbre
abandonnant mon

cœur à l’écho
ne le volez pas à l’éternité
et ne dispersez pas ses cendres sur la Croix
il est la carte et le corps
et le feu qui brûle les rossignols
ne le volez pas aux pigeons
ne l’envoyez pas au devoir
ne faîtes pas de son sang une décoration
car il est la violette sertie dans son propre velours
… Avançant vers la

guérison du rêve
il voit des banalités prendre forme de poire
les pays se détruire dans les bureaux
et les chevaux se débarrasser de leurs valises
tandis que transpirent les galets.
J’embrasse le silence de ce sel
je rends le discours du citron au citron
j’allume un cierge pour les fleurs
et pour le poisson séché
à partir de ma

blessure ouverte,
les galets ont une transpiration et des miroirs
le bûcheron a un cœur de colombe.
Je t’oublie parfois pour que m’oublient
les agents de la sécurité
ô ma femme si belle,
toi qui coupes le cœur et l’oignon tendre
et t’en vas auprès de la violette
souviens-toi de moi avant que je n’oublie mes mains.
Sur le chemin

de la guérison du rêve
les chaises sont prises entre mes arbres et ton ombre …
Ils s’abattent sur ta blessure
comme des mouches saisonnières
et y disparaissent comme des voyeurs
souviens-toi de moi avant que je n’oublie mes mains !
Mes efforts vont aux papillons
les rochers sont mes messages sur terre :
Troie n’est pas mon lieu

Massada n’est pas mon temps
je m’élève de la sécheresse du pain
et de l’eau réquisitionnée
du cheval perdu sur le chemin de l’aéroport
et de l’air de la mer, je m’élève
des éclats d’obus auxquels mon corps s’est accoutumé
je m’élève des yeux de ceux qui arrivent
et des couchers de soleil sur la plaine
je m’élève des

caisses de légumes
et de la force des choses, je m’élève …
j’appartiens au ciel original et aux pauvres des ruelles
qui chantent
qui résistent
et qui tiennent
et qui tiennent
Le camp formait le corps d’Ahmad
Damas formait les paupières d’Ahmad
le Héjaz formait l’ombre d’Ahmad
le Siège est devenu le passage

d’Ahmad
au-dessus des cœurs de millions de prisonniers
le Siège est devenu l’assaut d’Ahmad
et la mer sa dernière balle !
ô la taille du vent
ô la douce semaine !
ô nom des yeux ô écho de marbre
ô Ahmad qui est né de la pierre et du thym !
Tu diras : non
tu diras : non
ma peau est l’habit du paysan qui viendra des champs

de tabac abolir les capitales
tu dis : non
mon corps est le manifeste des ouvriers des industries légères
des répétitions … et des épopées vers la conquête de l’étape
et tu dis : non
ô corps marqué par les flancs des montagnes
et des soleils à venir !
et du dis : non
ô corps qui épouse les vagues au-dessus de la guillotine
et

tu dis : non
et tu dis : non
et tu dis : non

tu meurs près de mon sang et revis dans la farine
nous avons créé le jasmin
pour que le visage de la mort disparaisse de nos mots
va loin dans les nuages et les plantations
il n’y a pas de temps pour l’exil et pour ce chant …
jette-toi dans le courant de la mort qui nous entraîne
pour

que nous tombions malades de la patrie simple et
du jasmin probable
va vers ton sang qui est prêt à se répandre
va vers mon sang unifié à ton siège
il n’y a pas de temps pour l’exil …
ni pour les belles photos qu’on accroche
sur les murs des avenues
ni pour les funérailles
ni les vœux

Les oiseaux ont écrit leurs oraisons

funèbres et m’ont égaré
les champs se sont dénudés et m’ont accueilli
va loin dans mon sang ! va loin dans la farine !
pour que nous tombions malades de la patrie simple et
du jasmin probable
ô Ahmad le quotidien !
ô nom de ceux qui sont à la recherche de la rosée
et de la simplicité des noms
ô nom de l’orange
ô Ahmad

l’ordinaire !
comment as-tu effacé la différence verbale
entre le rocher et la pomme
entre le fusil et la gazelle ?
il n’y a pas de temps pour l’exil et pour ce chant
Nous irons dans le Siège jusqu’à la fin des capitales
va en profondeur dans mon sang
deviens des échelles
ô Ahmad l’Arabe … résiste !!
il n’y a pas de temps

pour l’exil et ce chant

Nous irons dans le Siège
jusqu'au quai du pain et des vagues
voici mon domaine, le domaine de la patrie immuable :
la mort devant le rêve où un rêve se meurt sur les slogans
va en profondeur dans mon sang
et va en profondeur dans la farine
pour que nous attrapions la maladie de la patrie simple
et du jasmin

probable

il a les détours de l’automne
il a les testaments de l’orange
il a les poèmes des blessures
il a les rides des montagnes
il a les applaudissements
il a les noces
il a les magazines illustrés
il a les oraisons réconfortantes
les affiches
le drapeau
les progrès
la fanfare
les faire-part
et

tout et tout et tout
quand il découvre son visage à ceux qui fouillent les traits de ce visage
ô Ahmad l’insoumis !

Comment nous as-tu habité pendant vingt ans et as-tu disparu
et ton visage est-il demeuré dans le mystère
comme le midi
ô Ahmad secret comme le feu et les forces
fais apparaître ton visage populaire en nous
et lis ton

dernier testament ?
ô spectateurs dispersez-vous dans le silence
et éloignez-vous un peu de lui pour pouvoir retrouver
en vous le blé et deux mains nues
éloignez-vous un peu de lui pour qu’il lise son testament
sur les morts … s’ils meurent
pour qu’il jette les traits de son visage sur les vivants
… si vivants ils sont !
Ahmad mon

frère !
tu es l’adorateur et l’adoré et le lieu de l’adoration
quand vas-tu témoigner
quand vas-tu témoigner
quand vas-tu témoigner ?

(Opéra poétique écrit par Mahmoud Darwich
composé et dirigé par Marcel Khalifé
Vocals : Marcel Khalifé and Oumayma el-Khalil
Chorus : al-Mayadine
Recording : by Pass Studios, Beirut,

Lebanon
Mastering : Sunrise Sound Studios, Houston, TX, USA
Producer : Nagam Recor + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          80

François Mauriac
François Mauriac

Marcel Castagnède posait à Edith le questionnaire dont il usait depuis qu'il allait dans le monde et dans le même ordre : "Aimez-vous la lecture, mademoiselle ? Moi je l'adore à mes moments perdus… Et la musique ? Moi je ne pose pas pour celui qui comprend Wagner... Avez-vous beaucoup voyagé ? C'est si confortable, les hôtels, maintenant... Préférez-vous la mer à la montagne ? La

mer c'est toujours la même chose et pourtant ce n'est jamais pareil ; j'ai vu des couchers de soleil à Royan : si un peintre en avait reproduit toutes les teintes, on l'aurait pris pour un impressionniste".
(Éditions de la Pléiade, tome 1, page 244).

Robert Sabatier
Robert Sabatier

Le lac, ses eaux et son ciel, sa part voyageuse.
Je contemple ces rochers chers à Rousseau et à Byron, les couchers de soleil, parfois des vents violents et des tempêtes comme en mer, et toujours mes amis les cygnes, les canards, les mouettes, les grèbes.
Sur mon hautbois j'improvise et les eaux parlent avec la musique.
....
J'aime me trouver au seuil du mystère, je

n'aime pas m'y complaire.
Je me limite aux orées.
Toujours à temps, je fais cesser le jeu.

Anais Nin
Anais Nin

Même un aventurier obsédé toujours en quête d’expansion et de terres inexplorées doit se réconcilier avec le bonheur, flamme pâle après les moments intenses mais consumante, une flamme pâle qui ressemble à l’aube plutôt qu’aux couchers de soleil embrasés des pays tropicaux, aubes que j’avais aperçues et désirées parfois lorsque j’étais prisonnière des chambres infernales

de l’expiation. Une vie passionnée est un paradis et un enfer, et ce retour au bercail est la félicité…. /…
Je peux supporter d’écouter de la musique, ce n’est pas une provocation à de nouvelles aventures, à la poursuite de fantômes, à traquer des mirages, à embrasser le vide. Cela n’est pas un simple interlude pour une faim et une curiosité insatiables, mais une prise

de possession du présent et du proche que j’avais négligés, et maintenant pour la première fois j’apprécie le havre, le repos, la porte et la fenêtre doucement refermées qui disent : « Tout est ici dans le présent sur terre. » Je ne me laisserai plus prendre au leurre des extases et des fantasmes lointains.
Avec les haïtiens, avec l’oracle analyste, j’ai recouvré ma

nature et les sources de la joie. Les Haïtiens sont venus me rappeler que raconter des histoires est le seul baume, la seule drogue, la seule île permanente, indestructible, constante, toujours habitable.

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