Charles Nodier
Charles Nodier

La position de Trieste a quelque chose de mélancolique qui serrerait le cœur si l’imagination n’était pas distraite par la magnificence des plus belles constructions, par la richesse des plus riantes cultures. C’était le revers d’un rocher aride, embrassé par la mer ; mais les efforts de l’homme y ont fait naître les dons les plus précieux de la nature. Pressé entre la mer

immense et de hauteurs inaccessibles, il offrait l’image d’une prison ; l’art, vainqueur du sol, en a fait un séjour délicieux. Ses bâtiments, qui s’étendent en amphithéâtre depuis le port jusqu’au tiers de l’élévation de la montagne, et au-delà desquels se développent, de degrés en degrés, des vergers d’une grâce inexprimable, de jolis bois de châtaigniers, des

buissons de figuiers, de grenadiers, de myrtes, de jasmins, qui embaument l’air, et au-dessus de tout cela la cime austère des Alpes illyriennes, rappellent aux voyageurs qui traversent le golfe l’ingénieuse invention du chapiteau corinthien ; c’est une corbeille de bouquets, frais comme le printemps, qui repose sous un rocher. Dans cette solitude ravissante, mais bornée, on n’a rien

négligé pour multiplier les sensations agréables. La nature a donné à Trieste une petite forêt de chênes verts, qui est devenue un lieu de délices : on l’appelle, dans le langage du pays, le Farnedo, ou le Bosquet. Jamais ces divinités champêtres, dont les heureux rivages de l’Adriatique sont la terre favorite, n’ont prodigué, dans un espace de peu d’étendue, plus de beautés

faites pour séduire. Le Bosquet joint souvent même à tous ces charmes celui de la solitude ; car l’habitant de Trieste, occupé de spéculations lointaines, a besoin d’un point de vue vaste et indéfini comme l’espérance. Debout sur l’extrémité d’un cap, et sa lunette fixée sur l’horizon, son plaisir est de chercher une voile éloignée, et, depuis le Farnedo, on n’aperçoit

pas la mer.
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David Wong
David Wong

La patte de l’araignée était toujours attachée à ma chemise. J’avais beau tirer, elle ne partait pas. Elle n’était d’ailleurs pas accrochée à la chemise mais à moi, ma peau se tendait comme un chapiteau chaque fois que je tirais dessus. Elle était enfoncée sous ma peau comme une tique. J’agrandis le trou dans le tissu et me pinçai pour mieux voir. Impossible de dire où se

finissait la patte et où commençait mon épaule. On aurait cru qu’elles avaient fusionné. Je continuai de la tirer et de la tordre, mais cela revenait à essayer de m’arracher un doigt.

QuinRose
QuinRose

[...] ... LA PETITE FILLE DU CIRQUE DE JOKER, DEBOUT SOUDAIN DEVANT ALICE, JUSQUE LA ABSORBEE DANS SES PENSEES. DANS LA CASE SUIVANTE, ALICE, QUI LA RECONNAÎT ET EST HEUREUSE DE LA VOIR, SE PENCHE VERS ELLE.

LA PETITE FILLE (de ce ton docte qu'ont parfois les enfants) : Tu as l'air de bien t'amuser !

DANS LA CASE SUIVANTE, DE GAUCHE A DROITE : ALICE (DE DOS ET CADREE A LA

TÊTE SEULEMENT), LA PETITE SANS-VISAGE AU MILIEU (DE FACE, CADREE AUX EPAULES) ET SON COMPAGNON DE JEU HABITUEL, QU'ON N'AVAIT PAS VU DEPUIS LONGTEMPS, ET QUI VIENT DE LA REJOINDRE (DE FACE LUI AUSSI MAIS CADRE A LA TAILLE, LES MAINS DERRIERE LE DOS).

LE PETIT GARÇON (d'un ton perplexe) : Tu crois ? Moi, j'ai pas l'impression ...

LA PETITE FILLE (ton habituel à toute

fille ou femme devant l'étonnant manque de perspicacité du sexe dit "fort" devant ce qui crève les yeux) : T'y connais rien, au cœur des filles !

LE PETIT GARÇON (du tac au tac et très logique) : C'est normal ... On n'a pas de cœur, nous !

ALICE (en son for intérieur) : Il est trop mûr pour son âge ...

LE PETIT GARÇON, DANS LA VIGNETTE SUIVANTE, EST

CADRE PRATIQUEMENT AUX GENOUX. IL A LE VISAGE REJOUI.

ALICE (hors cadre, intriguée) : Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu ... Il me semble que tu étais "raplapla" ...

LE PETIT SANS-VISAGE (tout joyeux) : Ouais ! Mais Joker m'a soigné !

ALICE, CADREE AUX EPAULES, LES YEUX RONDS. DERRIERE ELLE, LES ARBRES DE LA FORÊT OU LE CIRQUE A PLANTE SON

CHAPITEAU.

LA PETITE FILLE (hors cadre, d'un ton attendri) : C'est vrai qu'il est gentil ...

LE PETIT GARÇON (hors cadre également, d'un ton définitif et vaguement rancunier) : Pas comme l'autre !

ALICE (évoquant dans sa bulle les visages si semblables des deux Jokers, l'un sous sa casquette militaire, l'autre sous son chapeau de Joker, pour elle-même) :

Ils parlent duquel ?

PAGE SUIVANTE. CASE GRISEE OU LE JOKER DIRECTEUR DU CIRQUE, UN DOIGT SUR LES LEVRES, SE SUPERPOSE SUR UN ARRIERE-PLAN COMPOSE DES CELLULES DE LA PRISON.

ALICE (hors cadre, pensant et refusant peut-être par sa pensée de "basculer" dans le monde de la prison) : Ces enfants font partie du Cirque.

GROS PLAN SUR LE JOKER DIRECTEUR DU CIRQUE,

CADRE A LA TAILLE ET APPARAISSANT CETTE FOIS A L'EXTERIEUR DU CHAPITEAU,

JOKER (visiblement très heureux de voir Alice) : Désolé, Alice !!! J'étais sous le chapiteau ...

DANS LA VIGNETTE SUIVANTE, DE GAUCHE A DROITE : LA PETITE FILLE (CADREE A LA TÊTE), LE PETIT GARÇON (CADRE AUX EPAULES), ALICE (CADREE AUX EPAULES ELLE AUSSI MAIS DE DOS) ET JOKER, DE FACE,

S'AVANÇANT VERS LE PETIT GROUPE.

ALICE (toujours polie) : Non, non, c'est moi ! Je viens vous déranger sans arrêt ...

JOKER-DIRECTEUR DU CIRQUE (avec une sorte d'avidité mais conservant toute sa gaieté) : Alors ? Où tu veux aller, cette fois ?

ALICE (un peu ennuyée de quitter le Parc d'Attractions mais le devoir reste le devoir) : Je dois rentrer au

Château, donc au Printemps !

LA PETITE FILLE SE RACCROCHE A LA MAIN GAUCHE DE LA JEUNE FILLE. TOUTES DEUX SONT CADREES UN PEU PLUS BAS QUE LA TAILLE MAIS SEULE ALICE EST DE FACE.

LA PETITE FILLE (ton déçu) : Tu pars déjà ?

LE PETIT GARÇON (hors cadre et prudent) : Allons, ne l'embête pas, sinon tu vas te faire disputer ! + Lire la suiteCommenter

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Gail Carriger
Gail Carriger

Mme Tunstell était accompagnée par son mari, ses enfants, leur nurse, la costumière, l'accessoiriste, le décorateur, et les six membres de la troupe. Étant des acteurs, tous accomplirent le simple fait de charger leurs bagages et de monter à bord du train avec toute la pompe et le cérémonial d'un chapiteau à trois pistes.