Eugène Ionesco
Eugène Ionesco

Mme. Martin : J'aime mieux un oiseau dans un champ qu'une chaussette dans une brouette.

Eugène Ionesco
Eugène Ionesco

J'aime mieux un oiseau dans un champs qu'une chaussette dans une brouette

Marilyse Trécourt
Marilyse Trécourt

Retirez vos chaussures et votre ceinture. S'il vous plaît. Je m'exécute sans rien ajouter. La contrôleuse découvre alors ma chaussette jaune à l'effigie des Minions et sa cousine, la chaussette verte sur laquelle les mots "Choco Addict" sont brodés. Je n'ai plus aucune crédibilité.

Ken Kesey
Ken Kesey

Joe était de si bonne humeur qu’elle surpassait même sa bonne humeur habituelle. Il avait échappé aux hostilités de la veille, étant monté se coucher sans rien savoir de la reprise de la guerre froide entre Hank et moi, et il avait passé une nuit pleine de rêves visionnaires de fraternité, tandis que sa chère famille se déchirait à l’étage du dessous, loin de son Utopie : un

monde coloré plein de guirlandes et d’arbres de mai, d’oiseaux bleus et d’azalées, où l’homme est bon pour son prochain simplement parce que la vie est plus marrante ainsi. Pauvre imbécile de Joe, avec ta cervelle en Meccano et ton monde désordonné… On raconte que quand il était gosse, ses cousins avaient vidé sa chaussette de Noël et remplacé les cadeaux par du crottin de

cheval. Joe avait jeté un œil au fond de la chaussette et s’était précipité vers la porte, les yeux brillants d’excitation. « Attends, Joe, où tu vas ? Il t’as apporté quoi le Père Noël ? ». Si l’on en croit l’histoire, Joe se serait arrêté dans l’entrée pour chercher une longe : « Il m’a apporté un joli petit poney, mais il s’est échappé. Si je me dépêche je

pourrais le rattraper. »
Et depuis ce jour-là, on dirait bien que Joe a accepté tous les malheurs de l’existence comme des gages de bonne fortune, et toute la merde du monde comme un signe indiquant la présence de poneys Shetland à proximité immédiate, des étalons pur sang caracolant juste un peu plus loin. Si quelqu’un s’était avisé de lui montrer que le poney n’existait

pas, ou n’avait même jamais existé, seulement une blague et de la merde, il aurait dit merci pour l’engrais et planté un potager. Si je m’avisais de lui dire que mon désir de l’accompagner à l’église n’avait pour seul motif que d’honorer mon rendez-vous avec Viv, il se serait réjoui de me voir consolider mes liens avec Hank en apprenant à mieux connaître sa femme. (Page 428)

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Shalom Auslander
Shalom Auslander

Quand j'étais jeune, on m'a raconté qu'après ma mort, à mon arrivée au Ciel, les anges me conduiraient à un immense musée rempli de tableaux que je n'aurais jamais vus de mon vivant, des tableaux créés par tous les spermatozoïdes artistiques que j'aurais gaspillés dans ma vie. Puis les anges me feraient entrer dans une grande bibliothèque remplie de livres que je n'aurais jamais lus,

écrits par tous les spermatozoïdes littéraires que j'aurais gaspillés dans ma vie. Ensuite, les anges m'emmèneraient dans une vaste maison de prières où se presseraient des centaines de milliers de juifs en train de prier et d'étudier, juifs qui seraient venus au monde si je ne les avais pas tués, gaspillés, épongés avec une chaussette sale au cours de ma répugnante et inutile

existence. (Une éjaculation contient environ cinquante millions de spermatozoïdes. A peu près neuf Holocaustes à chaque branlette. Lorsqu'on m'a dit ça, je venais d'atteindre la puberté - ou la puberté venait de m'atteindre -, de sorte que je commettais en moyenne trois ou quatre génocides par jour). On m'a prévenu qu'après ma mort, une fois arrivé au Ciel, on me ferait bouillir vivant

dans une marmite géante qui contiendrait tout le sperme que j'aurais gaspillé en vain pendant ma vie. On m'a signalé que les âmes de tous les spermatozoïdes que j'aurais gaspillés me poursuivraient à travers le firmament jusqu'à la fin des temps. (p. 13-14) + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          220

Shalom Auslander
Shalom Auslander

Ensuite, les anges m’emmèneraient dans une vaste maison de prières où se presseraient des centaines de milliers de juifs en train de prier et d’étudier, juifs qui seraient venus au monde si je ne les avais pas tués, gaspillés, épongés avec une chaussette sale au cours de ma répugnante et inutile existence. (Une éjaculation contient environ cinquante millions de spermatozoïdes. À

peu près neuf Holocaustes à chaque branlette. Lorsqu’on m’a dit ça, je venais d’atteindre la puberté - ou la puberté venait de m’atteindre -, de sorte que je commettais en moyenne trois ou quatre génocides par jour.)

Christopher Paolini
Christopher Paolini

Aucun chat-garou ne parut remarquer les gens qui les regardaient, alignés de part et d'autre de la salle, jusqu'à l'instant où Grimrr parvint à la hauteur d'Angela, l'herboriste. Debout près de Roran, elle tricotait une chaussette rayée à l'aide de six aiguilles.
Les yeux de Grimrr s'étrécirent, ses cheveux se hérissèrent - de même que les poils de ses gardes -, ses lèvres se

retroussèrent sur deux crocs blancs recourbés, et il émit un sifflement sonore.
Levant le nez de sa chaussette, Angela lâcha avec une tranquille insolence :
-Cui cui.

James Agee
James Agee

Mais pour revenir à la super-normalité des Burroughs, faisons un dernier point sur l'alimentation.
En dehors de l'occasionnel poulet, dont le régime est surtout constitué d'excréments humains, ils ne mangent jamais d'autre viande que du porc, et jamais de porc si ce n'est salé, et jamais plus d'un petit morceau à la fois, et assez souvent même pas un petit morceau.
Il n'y a

jamais de lait frais même pour les enfants, car ce serait gaspiller de quoi faire du bon beurre.
Il n'y a que très rarement du poisson. Toujours en boîte.
Des légumes qui ont commencé leur vie en étant verts, il y en a peu. Ils sont cuisinés avec du porc quand il en reste suffisamment pour ça ; sinon, ils sont cuits avec du saindoux ; ils sont systématiquement cuits au-delà

de toute couleur verte et prennent celle de la mort, olive foncé.
En fait, tous les aliments, qu'ils aient été frits, bouilli ou rôtis, sont puissamment assaisonnés de saindoux, et suintent le saindoux par chacun de leurs pores. Comme vous, après un repas ou deux.
Trente à quarante pour cent de toute la nourriture qui entre dans la bouche est du maïs. Si l'on aborde ce sujet ne

serait-ce que sous l'angle, évidemment trivial, de l'esthétique, deux semaine de ce régime noircissent des dents jamais brossées et recouvrent chacune d'elles d'une chaussette épaisse et malodorante de tartre.
Vingt pour cent du reste de la nourriture est très vraisemblablement composé de pois des champs.
Les aliments sont également toujours assaisonnés de sorgho, qui masque

leur monotonie derrière une monotonie plus grande encore, et excite les boyaux.
Pendant les cinq mois qui vont de l'automne au printemps, cette pitance se limite à des aliments en conserve ou séchés que viennent égayer quelques pauvres légumes d'hiver, cuits comme toujours jusqu'à prendre une texture de languette de chaussure.
Il n'est que justice de remarquer qu'ils "aiment"

cette nourriture, tout autant que leur manière de vivre, voire qu'ils les préfèrent en effet par un étrange bonheur à des choses dont ils n'ont jamais fait l'expérience : et cela s'explique moins par leur présente situation de métayers du coton que par l'ignorance, la négligence et une tradition paysanne locale. Et il n'est que justice, certainement, de remarquer que l'ignorance et la

négligence et jusqu'à cette tradition sont les résultantes inévitables d'une seule et unique chose : la pauvreté. La musique peut résonner en tous lieux, mais c'est de là qu'elle vient.
Et maintenant comprenez enfin, avec la limite d'une expérience vécue par procuration, que cette féroce et régulière bastonnade des tripes et de la tête se produit à intervalles de quelques

heures trois fois par jour (quand il y a de quoi manger, à l'évidence) et dure exactement toute une vie. Réfléchissez sérieusement aux bienfaits de cette alimentation pour un enfant à naître ou pour un nourrisson ; pour un enfant ; pour un adolescent ; pour un adulte ; et demandez-vous sérieusement s'il n'est pas remarquable, au risque d'en avoir la nausée, qu'une plante nourrie dans un

tel terreau puisse y vivre non pas en bonne santé ni dans un quelconque épanouissement de sa forme, mais puisse y vivre tout simplement.
Cependant l'organisme humain a la vie tenace et il s'adapte de façon miraculeuse. Au cours de ce processus d'adaptation, il est parfois contraint de sacrifier plusieurs fonctions secondaires, comme la capacité de réfléchir, de ressentir des émotions,

ou de percevoir quelque joie ou vertu dans le fait de vivre ; cependant, il vit.
A une altitude de huit mille mètre dans les hauts cols de l'Everest, bien au-delà de l'altitude que peuvent supporter les plantes, de pâles araignées ont été identifiées, qui se nourrissent de rien de plus décelable que l'air. Apparemment elles se reproduisent aussi. Ce qu'elles font de leur temps, et,

par là même, à quelle fin, personne ne le sait.

(P91) + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          50

Sylvie Testud
Sylvie Testud

Les produits ne sortiront des placards que par ma volonté.
Quel bonheur!
Maintenant c'est mieux.
Assisse dans mon salon, je joue au solitaire. Je gagne à tous les coups. Plus une chaussette ne traîne sous la table basse. Je ne regarde même plus.
(...)
Quand le téléphone sonne, c'est obligatoirement pour moi. Il ne sonne jamais.

Jill Shalvis
Jill Shalvis

Rien ne pouvait entamer le calme impénétrable et l'apparence coriace de Sawyer. Et quelle apparence ! Un mètre quatre-vingt-dix et le physique d'un joueur de football américain.

Mais, d'une manière qui défiait toutes les lois de la physique, il bougeait ses muscles appétissants avec une grâce aisée, fluide et virile, qui avait de quoi rendre jaloux n'importe quel adepte

d'ultimate fighting.

Stupides muscles, songea Chloe, qui éprouvait malgré elle un mélange compliqué d'agacement et de désir involontaire.

Aux dernières nouvelles, Sawyer et elle avaient développé une trêve un peu gênée : chacun suivait ses propres règles. Ce qui n'allait pas sans provoquer quelques malentendus.

Comme il était hors de question

qu'elle lui fournisse une explication sur ses agissements de la nuit - ce qui aurait sans aucun doute mené à d'autres malentendus -, elle rabattit rapidement son jogging sur ses blessures et lui décocha son sourire le plus professionnel accompagné d'un aimable :

- Bonjour, shérif.

Il jeta un regard alentour, et l'expression circonspecte qui faisait partie de sa

panoplie au même titre que son revolver disparut une fraction de seconde.

- Tu es seule, ce matin ?
- Ouais.

Le sourire de Chloe s'élargit : elle l'avait déstabilisé, ce dont personne d'autre ne pouvait se vanter. Il ne s'attendait pas à la trouver là, habitué qu'il était à passer tous les matins prendre une tasse du délicieux
café de Tara, ce qui lui

évitait de boire le jus de chaussette du poste.

- Tara est toujours dans le lit de Ford, l'informa Chloe.

Il grimaça. Était-ce d'imaginer son meilleur ami au lit avec la soeur de Chloe, ou n'avait-il pas apprécié le franc-parler de la jeune femme ? Quoi qu'il en soit, il se ressaisit et se dirigea vers la cafetière d'une démarche étrangement mesurée, comme s'il

était aussi épuisé qu'elle. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10