Toni Bentley
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La vérité se cache au fond du cul. Un vit dans un cul fonctionne comme la flèche sur un test de détecteur de mensonges. Le cul ne sait pas mentir, il en est incapable : il a mal, physiquement mal, si on ment. La chatte, au contraire, peut mentir à la simple entrée en scène d’un chibre, elle ne s’en prive jamais. Les chattes sont faites pour tromper les hommes, avec leur tendre rosée

accueillante et leurs propriétaires enragées.

Par le cul, la pénétration est plus profonde, plus intime ; elle suit le fil du rasoir. La voie qui traverse mes entrailles pour me conduire tout droit à Dieu est libre, elle a été dégagée.

" …une incursion chez le Démon puis retour au Seigneur… " Norman Mailer

Ceci est l’arrière-fond d’une

histoire d’amour. Une histoire de second trou, pour être tout à fait exacte. L’amour depuis l’intérieur de mon derrière. Colette affirme qu’on ne peut écrire sur l’amour tant qu’on est sous son troublant empire, comme si seul l’amour perdu avait des résonances. Ce grand amour m’a donné une vue sur cour, décrite avec l’œil de mon derrière. Voici un livre où le recto est

bref, et le verso est tout. Mon cerveau a été ébranlé avec mes entrailles.

Avoir un vit dans son cul donne vraiment son centre à une femme. De passive, la réceptivité devient active. Il ne reste plus qu’à agir. Son vit transperce mon yang – mon désir de savoir, de contrôler, de comprendre et d’analyser – et fait remonter à la surface mon yin – mon ouverture, ma

vulnérabilité. Je ne peux pas y arriver toute seule, par volonté. Je dois être forcée. En me baisant, il me renvoie à ma féminité. Quand on est une femme libérée, c’est le seul moyen d’y revenir et de garder sa dignité. A quatre pattes, le cul dressé, je n’ai d’autre choix que de succomber et de m’affoler. Voilà comment je puis avoir une expérience que mon intellect ne me

permettrait jamais. Voilà simplement comment ma libération s’est manifestée. Mais, pour n’importe quelle femme rationnelle, l’émancipation par la porte basse ne devrait jamais être un choix. Cela peut seulement arriver comme un cadeau. Une surprise. Une grosse surprise.

Cette histoire raconte comment je suis venue à connaître – et parfois à comprendre – des termes se

rapportant à la quête spirituelle. Sur leur sens et sur leur pouvoir, la sodomie m’en appris davantage que n’importe quel autre enregistrement.

Le sexe anal est pour moi un événement littéraire. Les mots se sont d’abord mis à couler pendant même qu’il était enfoui au fond de mon cul. Son stylographe sur mon papier. Son marqueur sur mon buvard. Sa fusée sur ma lune.

C’est amusant où l’on trouve l’inspiration.

L’enculade est le grand acte anti-romantique – à moins que, bien sûr, comme moi, votre idée de la romance ne commence à genoux, la tête enfouie dans un oreiller. La poésie, les fleurs, et les promesses « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’ont guère place dans l’arrière-pays. La pénétration anale implique le

tranchant de la vérité, et non les doux replis de la sentimentalité propre à l’amour romantique. Mais l’enculerie est plus intime que la copulation. Vous risquez de montrer votre merde, au propre comme au figuré. Vous accueillez un homme dans vos entrailles – votre espace le plus profond, l’espace que vous avez appris, toute votre vie, à ignorer, à cacher, à taire – et votre

conscience s’éveille.

L’humiliation est le plus grand de mes démons mais, quand mon œil de bronze est enfoncé, je découvre que mes craintes sont infondées. C’est grâce à cette reddition sensuelle, ce chemin interdit, que je me suis trouvée, que j’ai trouvée ma voix, mon esprit, mon courage… Et mes bêlements de vieille bique ! Ces pages sont la vérité sur la

beauté de la soumission. Le pouvoir de la soumission. Pour moi, voyez-vous, j’ai découvert par hasard la grande farce cosmique, l’ironie suprême de Dieu.
Entrez par la sortie. Le Paradis vous y attend.
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Toni Bentley
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"J’étais obsédée par mon masseur. Je m’efforçais de combler le temps entre les séances, me demandant si je vivais pour le voir, ou si je le voyais pour continuer à vivre. Avec lui, j’ai appris que c’est quand je suis sexuellement liée que je suis la plus vivante, la plus observatrice et la plus intelligente. Et pour la première fois j’ai senti l’intense beauté qui consiste à

disposer d’une heure et d’un lieu pour un amant, quand les délices sexuelles sont le but mutuel, la seule motivation consciente. On ne sait jamais comment un dîner en ville peut finir, après tout. Très souvent la conversation s’égare et anticipe la possibilité de relations sexuelles ultérieures. Moi, j’aime savoir quand je vais m’ébattre – c’est trop important pour que je

m’en remette au hasard."

Toni Bentley
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"La seule fois où j’ai eu des relations sexuelles qui n’étaient pas définies par la monogamie, c’était avec un machiniste que j’avais rencontré dans un bar. De longs cheveux blonds, un langage bourru, des tatouages. Un soir, je prenais un verre avec des amis, quand il s’est retourné vers moi pour me chuchoter : « Je veux que tu t’assoies sur mon visage."

Toni Bentley
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"Pour moi, voyez-vous, j’ai découvert par hasard la grande farce cosmique, l’ironie suprême de Dieu.
Entrez par la sortie. Le Paradis vous y attend."

Toni Bentley
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"Voici un livre où le recto est bref, et le verso tout. En définitive, mon verso a son importance. Quand on a été enculée autant que je l’ai été, les choses deviennent très vite à la fois très philosophiques et très bêtes. Mon cerveau a été ébranlé avec mes entrailles."

Toni Bentley
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"Au bout de dix ans, j’ai quitté mon mari. Il ne me voyait plus, il n’a même jamais su que j’avais un trou du cul. J’avais arrêté la danse quelques années plus tôt en raison d’une blessure à la hanche, apparue pour la première fois six mois après mon mariage. C’est d’un drôle, les cruels signaux de la vie ! Un ami soutient que les hanches représentent le point d’ancrage

de la confiance qu’on a dans son corps. Des boniments ? Peut-être. De toute façon, l’articulation de ma hanche droite et ma confiance étaient toutes deux brisées.
Je suis devenue insupportable à moi-même comme à mon mari. Une sorcière vaticinante, une nymphomane célibataire avec une valise bourrée de rancunes et de dessous assortis. J’ai inventorié cinquante-deux des

premières et suis partie avec les derniers. Liberté. Peur."

Toni Bentley
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"En tournée à Paris, un été, je me suis même mise à collectionner les chapelets, que j’achetais chez les antiquaires du boulevard Saint-Germain : des pièces anciennes, avec des grains en nacre. Je me disais que, étant anciens et d’origine européenne, ils devaient déjà être tout imprégnés de la foi de chrétiens antérieurs et qu’ainsi, malgré mon détestable darwinisme, un

peu de celle-ci pourrait déteindre sur moi. J’en ai même porté un en guise de collier pendant un temps, bien qu’on m’eût prévenue que c’était un geste sacrilège. Tant pis, j’avais besoin d’avoir ce chapelet à mon cou, pour que la friction fît pénétrer son histoire dans ma peau de païenne."

Toni Bentley
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"La poésie, les fleurs et les promesses « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’ont guère place dans l’arrière-pays. La pénétration anale implique le tranchant de la vérité, et non les doux replis de la sentimentalité propre à l’amour romantique. Mais l’encu-lerie est plus intime que la copulation. Vous risquez de montrer votre merde, au propre comme au figuré. Vous

accueillez un homme dans vos entrailles – votre espace le plus profond, l’espace que vous avez appris, toute votre vie, à ignorer, à cacher, à taire – et votre conscience s’éveille. Qui a besoin de diamants, de perles et de fourrures ? Celles qui n’ont jamais été jusqu’où j’ai été. En terre promise, au royaume des cieux."

Toni Bentley
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"Je vois sa verge comme un instrument thérapeutique. Seul Dieu a pu songer à un tel remède pour ma blessure abyssale – la blessure d’une femme que son papa n’a pas assez aimée. Cette blessure n’est peut-être pas du tout d’origine psychologique, mais véritablement l’espace intérieur qui aspire à Dieu. Une femme dont le père lui a dit, il y a longtemps, que Dieu n’existait

pas. Mais je veux Dieu.
Me laisser enculer me rend espoir. Le désespoir n’a aucune chance quand sa verge est logée dans mon cul, laissant le champ libre à Dieu. Il m’a ouvert les fesses et, avec cette première estocade, il a rompu mon déni de Dieu, brisé le mur de ma honte, et a mis celle-ci au jour. Mon désir n’est plus caché ; il a un nom maintenant."

Toni Bentley
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"La vérité se cache toujours au fond du cul. Un vit dans un cul fonctionne comme la flèche sur un test de détecteur de mensonges. Le cul ne sait pas mentir, il en est incapable : il a mal, physiquement mal, si on ment. La chatte, au contraire, peut mentir à la simple entrée en scène d’un chibre, elle ne s’en prive jamais. Les chattes sont faites pour tromper les hommes, avec leur

tendre rosée accueillante et leurs propriétaires enragées."

Toni Bentley
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"La volupté, ai-je appris en me faisant sodomiser, est l’expérience de l’éternité dans l’instant présent. La sodomie est l’ultime acte sexuel de confiance. Je veux dire qu’on peut vraiment avoir mal – si l’on résiste. Mais si l’on surmonte cette peur, en la traversant, littéralement, ah la joie qui nous attend de l’autre côté des conventions. La paix qui vient après la

douleur. La clé, c’est de dépasser la douleur. Une fois absorbée, celle-ci est neutralisée et permet une métamorphose.
Le plaisir seul est simple indulgence passagère, une distraction subtile, une anesthésie sur le chemin de quelque chose de plus élevé, de plus profond, plus intime. L’éternité se trouve au-delà, bien au-delà du plaisir. Et de la douleur. Le pourtour de mon

cul est l’horizon de l’événement sexuel, la frontière de cet au-delà auquel il n’y a pas d’échappatoire. Pas pour moi, en tout cas.
Je suis athée, par atavisme. J’ai fini par connaître Dieu par l’expérience, en me faisant foutre en cul – encore, encore, et encore. J’apprends lentement, mais je suis une hédoniste, une goulue. Je suis sérieuse. Très sérieuse. Et

j’ai été encore plus surprise que vous par cet éveil étrangement brutal à une extase mystique.
Voilà la grosse surprise de Dieu, Son humour subtil et Sa puissante présence, manifestée dans mon cul – on ne peut nier que c’est une sacrée manière d’attirer l’attention d’une sceptique !" + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00