L'or même à la laideur donne un teint de beauté :
Mais tout devient affreux avec la pauvreté.
Je soutiens l'idée que dans notre société, les pauvres sont doublement punis par les architectes. Une première fois parce qu'ils sont privés de maison, et la deuxième fois parce que quand on la leur donne, elle est moche. Malheureusement, il est fréquent que nous les architectes, nous acceptons ces procédés sans les critiquer. Nous acceptons la laideur avec une espèce de cynisme, comme
si elle était inéluctable. Nous ne faisons rien pour lutter contre cette profusion de maisons médiocres et dans lesquelles il est évident qu'aucun architecte ne voudrait venir habiter.
Je suis toujours amoureux. Malheureusement, je suis versatile. J'ai peine à garder une partenaire. Je me lasse vite. Ai-je une petite? Je voudrais une grande. Ai-je une grosse? Je voudrais une maigre. Ai-je une bavarde? Je voudrais une muette. Et vice-versa. La beauté fatigue. La laideur encore plus. Les brunes sentent fort. Les blondes, fade. Les rousses, écœurant.
Un certain groupe de métiers — se caractérisant par l’usage qu’ils font du feu pour transformer ou ennoblir des matières comme le métal ou les minéraux dont on fait du verre et des émaux — sert de base à une tradition spirituelle qui se rattache à Hermès Trismégiste dont le nom égyptien est Thot et que beaucoup de musulmans comptent au nombre des anciens prophètes. L’art
hermétiste par excellence, c’est l’alchimie; le plus souvent mal comprise, parce que la transmutation qui est son but et qu’elle traduit en termes artisanaux, se situe en réalité au niveau de l’âme. Que l’alchimie ait été pratiquée par beaucoup d’artisans du feu, ne fait aucun doute; son emblème, le couple de dragons entrelacés — forme médiévale du caducée — orne de
nombreux récipients en céramique ou en métal.
Nombre d’artisans ou d’artistes, qu’ils aient reçu ou non une initiation correspondant à leur entrée dans une corporation professionnelle, adhéraient ou adhèrent encore à un Ordre soufi (…) on peut également dire que le soufisme se situe là où l’amour et la connaissance convergent. Or, l’objet ultime et commun de l’amour
comme de la connaissance n’est autre que la Beauté divine. On comprendra dès lors comment l’art, dans une civilisation théocentrique comme celle de l’Islam, se rattache à l’ésotérisme, dimension la plus intérieure de la tradition.
Art et contemplation : l’art a pour objet la beauté formelle, alors que l’objet de la contemplation est la beauté au-delà de la forme qui
révèle qualitativement l’ordre formel, tout en le dépassant infiniment. Dans la mesure où l’art s’apparente à la contemplation, il est connaissance, la beauté étant un aspect de la Réalité, au sens absolu du terme.
Cela nous ramène au phénomène de scission entre art et artisanat, d’une part, et art et science, d’autre part, phénomène qui a profondément marqué la
civilisation européenne moderne : si l’art n’est plus considéré comme une science, c’est-à-dire comme une connaissance, c’est que la beauté, objet de contemplation à divers degrés, n’est plus reconnue comme un aspect du réel. En fait, l’ordre normal des choses a été renversé à un point tel qu’on identifie volontiers la laideur à la réalité, la beauté n’étant plus
que l'objet d’un esthétisme aux contours parfaitement subjectifs et changeants.
Les conséquences de cette dichotomie de l’expérience du réel sont des plus graves : car c’est finalement la beauté — subtilement rattachée à l’origine même des choses — qui jugera de la valeur ou de la futilité d’un monde.
Ainsi que le Prophète l’a dit :
« Dieu est beau et II aime la
beauté. » p. 296-298
Ce désert de laideur a son oasis. Presque au bout de la route de Hackney se trouve un parc [...] contenant nombre de pelouses, des arbres, un lac où l'on se baigne, des parterres de fleurs [...] et, rempli de sable à l'origine importé du bord de la mer pour l'enchantement des enfants, un bac que ceux-ci ont vite déserté dès qu'il est devenu une réserve naturelle de parasites pour tous les
petits animaux familiers de Kingsland, Hackney et Hoxton.
Acte I.
« … Comme ces messieurs sont étranges ! Voilà qu’après avoir glapi, gémi, réclamé haut et fort qu’on les traite comme les égaux des femmes, après avoir dénoncé les discriminations dont ils seraient l’objet, voilà qu’ils exigent un traitement spécifique ! Logique masculine sans doute… Rappelons ce qu’ils semblent ignorer : dans notre langue, qui ignore le neutre, e
féminin est le genre non marqué, c’est-à-dire qu’il englobe la totalité de ce qui relève de l’un ou l’autre genre. Le masculin, genre marqué, ne représente qu’une catégorie à l’intérieur de l’ensemble. Il est de fait inclus dans le féminin, comme le fœtus, mâle ou femelle, est inclus dans le corps de sa mère ! La preuve : la forme masculine est parfaitement lisible dans
le féminin ! Ainsi, le mot députée renferme le mot député, le contient, lui donne un cadre et une existence ! A-t-on conscience de ce qu’un députée, si on appliquait la masculinisation, deviendrait… un député ? […] Ne vous en déplaise, on continuera à dire Monsieur la Députée, Monsieur la Docteure, Monsieur la Présidente, Monsieur la Directrice, Monsieur la Rectrice… […]
Dira-t-on assez la laideur de mots comme directeur, docteur président ? Et le grotesque de pompier, écrivain, entraîneur ? On pardonne tout à un homme, sauf qu’il renonce au premier de ses charmes, la beauté. Ces mots sont laids, et notre langue refuse la laideur, surtout quand elle est masculine. Demeurez donc féminins dans vos fonctions et masculins dans nos cœurs. Vous aurez droit à
notre respect en tant que ministres et à nos hommages en tant qu’hommes. » + Lire la suiteCommenter  J’apprécie         20