Ambrose Bierce
Ambrose Bierce

Good-bye -- if you hear of my being stood up against a stone wall and shot to rags please know that I think that a pretty good way to depart this life. It beats old age, disease or falling down the cellar stairs.

Pierre Bourgault
Pierre Bourgault

Le plaisir de la langue, c'est de pouvoir la parler sans effort. Or, quand on se refuse au départ l'effort de l'apprendre, on se condamne à parler avec effort toute sa vie.

Christine Boutin
Christine Boutin

C'est pas terminé, si ça continue comme ça, vous allez voir, les catholiques vont se radicaliser, je vous le dis et je le dis au président de la république, qui a fait une déclaration lamentable à l'occasion du départ de Benoit XVI […].

Mikhail Bulgakov
Mikhail Bulgakov

What's the use of dying in a ward surrounded by a lot of groaning and croaking incurables? Wouldn't it be much better to throw a party with that twenty-seven thousand and take poison and depart for the other world to the sound of violins, surrounded by lovely drunken girls and happy friends?

Nicolas Copernic
Nicolas Copernic

Therefore alongside the ancient hypotheses, which are no more probable, let us permit these new hypotheses also to become known, especially since they are admirable as well as simple and bring with them a huge treasure of very skillful observations. So far as hypotheses are concerned, let no one expect anything certain from astronomy, which cannot furnish it, lest he accept as the truth ideas

conceived for another purpose, and depart from this study a greater fool than when he entered it.

Francis Marion Crawford
Francis Marion Crawford

We are in the world and, before we know where we are, we are on one of the paths which we must traverse in our few score years between birth and death. Moreover, each man's path leads up to the theatre on the one side and down from it on the other. The inexorable manager, Fate, requires that each should go through with his comedy or his drama, if he be judged worthy of a leading part, with his

scene or his act in another man's piece, if he be fit only to play the walking gentleman, the dumb footman, or the mechanically trained supernumerary who does duty by turns as soldier, sailor, courtier, husbandman, conspirator or red-capped patriot. A few play well, many play badly, all must appear and the majority are feebly applauded and loudly hissed. He counts himself great who is received

with such an uproar of clapping and shout of approval as may drown the voice of the discontented; he is called fortunate who, having missed his cue and broken down in his words, makes his exit in the triumphant train of the greater actor upon whom all eyes are turned; he is deemed happy who, having offended no man, is allowed to depart in peace upon his downward road.

Augustin d'Hippone
Augustin d'Hippone

To such a one my answer is that I have arrived at a nourishing kernel in that I have learnt that a man is not in any difficulty in making a reply according to his faith which he ought to make to those who try to defame our Holy Scripture. When they are able, from reliable evidence, to prove some fact of physical science, we shall show that it is not contrary to our Scripture. But when they produce

from any of their books a theory contrary to Scripture, and therefore contrary to the Catholic faith, either we shall have some ability to demonstrate that it is absolutely false, or at least we ourselves will hold it so without any shadow of a doubt. And we will so cling to our Mediator, in whom are hidden all the treasures of wisdom and knowledge,” that we will not be led astray by the glib

talk of false philosophy or frightened by the superstition of false religion. When we read the inspired books in the light of this wide variety of true doctrines which are drawn from a few words and founded on the firm basis of Catholic belief, let us choose that one which appears as certainly the meaning intended by the author. But if this is not clear, then at least we should choose an

interpretation in keeping with the context of Scripture and in harmony with our faith. But if the meaning cannot be studied and judged by the context of Scripture, at least we should choose only that which our faith demands. For it is one thing to fail to recognize the primary meaning of the writer, and another to depart from the norms of religious belief. If both these difficulties are avoided,

the reader gets full profit from his reading."

Patrick d'Irlande
Patrick d'Irlande

I heard a voice saying to me: "You do well to fast: soon you will depart for your home country." And again, a very short time later, there was a voice prophesying: "Behold, your ship is ready."

Hector Berlioz
Hector Berlioz

Les représentations de l’Opéra furent un peu négligées, cela se conçoit, et je ne manquai pas une de celles de l’Odéon. Mes entrées m’avaient été accordées à l’orchestre de ce théâtre ; bientôt je sus par cœur tout ce qu’on y exécutait de la partition du Freyschütz.

L’auteur lui-même, alors, vint en France. Vingt et un ans se sont écoulés depuis ce jour

où, pour la première et dernière fois, Weber traversa Paris. Il se rendait à Londres, pour y voir à peu près tomber un de ses chefs-d’œuvre (Obéron) et mourir. Combien je désirai le voir ! avec quelles palpitations je le suivis, le soir où, souffrant déjà, et peu de temps avant son départ pour l’Angleterre, il voulut assister à la reprise d’Olympie. Ma poursuite fut vaine. Le

matin de ce même jour Lesueur m’avait dit : «Je viens de recevoir la visite de Weber ! Cinq minutes plus tôt vous l’eussiez entendu me jouer sur le piano des scènes entières de nos partitions françaises ; il les connaît toutes.» En entrant quelques heures après dans un magasin de musique : «Si vous saviez qui s’est assis là tout à l’heure ! — Qui donc ? — Weber !» En

arrivant à l’Opéra et en écoutant la foule répéter : «Weber vient de traverser le foyer, — il est entré dans la salle, — il est aux premières loges.» Je me désespérais de ne pouvoir enfin l’atteindre. Mais tout fut inutile ; personne ne put me le montrer. À l’inverse des poétiques apparitions de Shakespeare, visible pour tous, il demeura invisible pour un seul. Trop inconnu

pour oser lui écrire, et sans amis en position de me présenter à lui, je ne parvins pas à l’apercevoir.

Oh ! si les hommes inspirés pouvaient deviner les grandes passions que leurs œuvres font naître ! S’il leur était donné de découvrir ces admirations de cent mille âmes concentrées et enfouies dans une seule, qu’il leur serait doux de s’en entourer, de les

accueillir, et de se consoler ainsi de l’envieuse haine des uns, de l’inintelligente frivolité des autres, de la tiédeur de tous !

Malgré sa popularité, malgré le foudroyant éclat et la vogue du Freyschütz, malgré la conscience qu’il avait sans doute de son génie, Weber, plus qu’un autre peut-être, eût été heureux de ces obscures, mais sincères adorations. Il

avait écrit des pages admirables, traitées par les virtuoses et les critiques avec la plus dédaigneuse froideur. Son dernier opéra, Euryanthe, n’avait obtenu qu’un demi-succès ; il lui était permis d’avoir des inquiétudes sur le sort d’Obéron, en songeant qu’à une œuvre pareille il faut un public de poëtes, un parterre de rois de la pensée. Enfin, le roi des rois, Beethoven,

pendant longtemps l’avait méconnu. On conçoit donc qu’il ait pu quelquefois, comme il l’écrivit lui-même, douter de sa mission musicale, et qu’il soit mort du coup qui frappa Obéron. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00

Hector Berlioz
Hector Berlioz

X

Mon père me retire ma pension. — Je retourne à la Côte. — Les idées de province sur l’art et sur les artistes. — Désespoir. — Effroi de mon père. — Il consent à me laisser revenir à Paris. — Fanatisme de ma mère. — Sa malédiction.

L’espèce de succès obtenu par la première exécution de ma messe avait un instant ralenti les hostilités de

famille dont je souffrais tant, quand un nouvel incident vint les ranimer, en redoublant le mécontentement de mes parents.

Je me présentai au concours de composition musicale qui a lieu tous les ans à l’Institut. Les candidats, avant d’être admis a concourir, doivent subir une épreuve préliminaire d’après laquelle les plus faibles sont exclus. J’eus le malheur d’être

de ceux-là. Mon père le sut et cette fois, sans hésiter, m’avertit de ne plus compter sur lui, si je m’obstinais à rester à Paris, et qu’il me retirait ma pension. Mon bon maître lui écrivit aussitôt une lettre pressante, pour l’engager à revenir sur cette décision, l’assurant qu’il ne pouvait point y avoir de doutes sur l’avenir musical qui m’était réservé, et que la

musique me sortait par tous les pores. Il mêlait à ses arguments pour démontrer l’obligation où l’on était de céder à ma vocation, certaines idées religieuses dont le poids lui paraissait considérable, et qui, certes, étaient bien les plus malencontreuses qu’il pût choisir dans cette occasion. Aussi la réponse brusque, roide et presque impolie de mon père ne manqua pas de

froisser violemment la susceptibilité et les croyances intimes de Lesueur. Elle commençait ainsi : «Je suis un incrédule, monsieur !» On juge du reste.

Un vague espoir de gagner ma cause en la plaidant moi-même me donna assez de résignation pour me soumettre momentanément. Je revins donc à la Côte.

Après un accueil glacial, mes parents m’abandonnèrent pendant

quelques jours à mes réflexions, et me sommèrent enfin de choisir un état quelconque, puisque je ne voulais pas de la médecine. Je répondis que mon penchant pour la musique était unique et absolu et qu’il m’était impossible de croire que je ne retournasse pas à Paris pour m’y livrer. «Il faut pourtant bien te faire à cette idée, me dit mon père, car tu n’y retourneras jamais



À partir de ce moment je tombai dans une taciturnité presque complète, répondant à peine aux questions qui m’étaient adressées, ne mangeant plus, passant une partie de mes journées à errer dans les champs et les bois, et le reste enfermé dans ma chambre. À vrai dire, je n’avais point de projets ; la fermentation sourde de ma pensée et la contrainte que je subissais

semblaient avoir entièrement obscurci mon intelligence. Mes fureurs même s’éteignaient, je périssais par défaut d’air.

Un matin de bonne heure, mon père vint me réveiller ! «Lève-toi, me dit-il, et quand tu seras habillé, viens dans mon cabinet, j’ai à te parler !» J’obéis sans pressentir de quoi il s’agissait. L’air de mon père était grave et triste plutôt

que sévère. En entrant chez lui, je me préparais néanmoins à soutenir un nouvel assaut, quand ces mots inattendus me bouleversèrent : «Après plusieurs nuits passées sans dormir, j’ai pris mon parti... Je consens à te laisser étudier la musique à Paris... mais pour quelque temps seulement ; et si, après de nouvelles épreuves, elles ne te sont pas favorables, tu me rendras bien la

justice de déclarer que j’ai fait tout ce qu’il y avait de raisonnable à faire, et te décideras, je suppose, à prendre une autre voie. Tu sais ce que je pense des poëtes médiocres ; les artistes médiocres dans tous les genres ne valent pas mieux ; et ce serait pour moi un chagrin mortel, une humiliation profonde de te voir confondu dans la foule de ces hommes inutiles !»

Mon père, sans s’en rendre compte, avait montré plus d’indulgence pour les médecins médiocres, qui, tout aussi nombreux que les méchants artistes, sont non-seulement inutiles, mais fort dangereux ! Il en est toujours ainsi, même pour les esprits d’élite ; ils combattent les opinions d’autrui par des raisonnements d’une justesse parfaite, sans s’apercevoir que ces armes à deux

tranchants peuvent être également fatales à leurs plus chères idées.

Je n’en attendis pas davantage pour m’élancer au cou de mon père et promettre tout ce qu’il voulait. «En outre, reprit-il, comme la manière de voir de ta mère diffère essentiellement de la mienne à ce sujet, je n’ai pas jugé à propos de lui apprendre ma nouvelle détermination, et pour nous

éviter à tous des scènes pénibles, j’exige que tu gardes le silence et partes pour Paris secrètement.» J’eus donc soin, le premier jour, de ne laisser échapper aucune parole imprudente ; mais ce passage d’une tristesse silencieuse et farouche à une joie délirante que je ne prenais pas la peine de déguiser, était trop extraordinaire pour ne pas exciter la curiosité de mes sœurs ;

et Nanci, l’aînée, fit tant, me supplia avec de si vives instances de lui en apprendre le motif, que je finis par lui tout avouer... en lui recommandant le secret. Elle le garda aussi bien que moi, cela se devine, et bientôt toute la maison, les amis de la maison, et enfin ma mère en furent instruits.

Pour comprendre ce qui va suivre, il faut savoir que ma mère dont les opinions

religieuses étaient fort exaltées, y joignait celles dont beaucoup de gens ont encore de nos jours le malheur d’être imbus, en France, sur les arts qui, de près ou de loin, se rattachent au théâtre. Pour elle, acteurs, actrices, chanteurs, musiciens, poëtes, compositeurs, étaient des créatures abominables, frappées par l’Église d’excommunication, et comme telles prédestinées à

l’enfer. À ce sujet, une de mes tantes (qui m’aime pourtant aujourd’hui bien sincèrement et m’estime encore, je l’espère), la tête pleine des idées libérales de ma mère, me fit un jour une stupéfiante réponse. Discutant avec elle, j’en étais venu à lui dire : «À vous entendre, chère tante, vous seriez fâchée, je crois, que Racine fût de votre famille ?» — «Eh ! mon

ami... la considération avant tout !» Lesueur faillit étouffer de rire, lorsque plus tard, à Paris, je lui citai ce mot caractéristique. Aussi ne pouvant attribuer une semblable manière de voir qu’à une vieillesse voisine de la décrépitude, il ne manquait jamais, quand il était d’humeur gaie, de me demander des nouvelles de l’ennemie de Racine, ma vieille tante ; bien qu’elle

fût jeune alors et jolie comme un ange.

Ma mère donc, persuadée qu’en me livrant à la composition musicale (qui, d’après les idées françaises, n’existe pas hors du théâtre) je mettais le pied sur une route conduisant à la déconsidération en ce monda et à la damnation dans l’autre, n’eut pas plus tôt vent de ce qui se passait que son âme se souleva

d’indignation. Son regard courroucé m’avertit qu’elle savait tout. Je crus prudent de m’esquiver et de me tenir coi jusqu’au moment du départ. Mais je m’étais à peine réfugié dans mon réduit depuis quelques minutes, qu’elle m’y suivit, l’œil étincelant, et tous ses gestes indiquant une émotion extraordinaire ; «Votre père, me dit-elle, en quittant le tutoiement

habituel, a eu la faiblesse de consentir à votre retour à Paris, il favorise vos extravagants et coupables projets !... Je n’aurai pas, moi, un pareil reproche à me faire, et je m’oppose formellement à ce départ ! — Ma mère !... — Oui, je m’y oppose, et je vous conjure, Hector, de ne pas persister dans votre folie. Tenez, je me mets à vos genoux, moi, votre mère, je vous supplie

humblement d’y renoncer... — Mon Dieu, ma mère permettez que je vous relève, je ne puis... supporter cette vue... — Non, je reste !...» Et, après un instant de silence : «Tu me refuses, malheureux ! tu as pu, sans te laisser fléchir, voir ta mère à tes pieds ! Eh bien ! pars ! Va te traîner dans les fanges de Paris, déshonorer ton nom, nous faire mourir, ton père et moi, de honte

et de chagrin ! Je quitte la maison jusqu’à ce que tu en sois sorti. Tu n’es plus mon fils ! je te maudis !»

Est-il croyable que les opinions religieuses aidées de tout ce que les préjugés provinciaux ont de plus insolemment méprisant pour le culte des arts, aient pu amener entre une mère aussi tendre que l’était la mienne et un fils aussi reconnaissant et respectueux que

je l’avais toujours été, une scène pareille ?... Scène d’une violence exagérée, invraisemblable, horrible, que je n’oublierai jamais, et qui n’a pas peu contribué à produire la haine dont je suis plein pour ces stupides doctrines, reliques du moyen âge, et, dans la plupart des provinces de France, conservées encore aujourd’hui.

Cette rude épreuve ne finit pas là.

Ma mère avait disparu ; elle était allée se réfugier à une maison de campagne nommée le Chuzeau, que nous avions près de la Côte. L’heure du départ venue, mon père voulut tenter avec moi un dernier effort pour obtenir d’elle un adieu, et la révocation de ses cruelles paroles. Nous arrivâmes au Chazeau avec mes deux sœurs. Ma mère lisait dans le verger au pied d’un arbre. En

nous apercevant, elle se leva et s’enfuit. Nous attendîmes longtemps, nous la suivîmes, mon père l’appela, mes sœurs et moi nous pleurions ; tout fut vain ; et je dus m’éloigner sans embrasser ma mère, sans en obtenir un mot, un regard, et chargé de sa malédiction !... + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          00