Nations Unies
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Il est difficile aujourd'hui d'imaginer le changement fondamental
que la Déclaration universelle des droits de l'homme a représenté
lorsqu'elle a été adoptée il y a soixante ans de cela.
Dans un monde d'après-guerre marqué par l'Holocauste,
divisé par le colonialisme et ravagé par les inégalités,
une charte énonçant solennellement le premier engagement

mondial
en faveur de la dignité et de l'égalité inhérentes à tous les êtres humains,
quelle que soit leur couleur, leurs croyances ou leur origine,
constituait une entreprise audacieuse et téméraire
dont le succès était loin d'être assuré.
Le fait que cette Déclaration ait entraîné l'édification
d'une vaste infrastructure de protection de

l'ensemble
des libertés fondamentales auxquelles nous avons droit
est un hommage à la vision des auteurs de la Déclaration
et aux nombreux défenseurs des droits de l'homme qui,
ces six dernières décennies, ont mené le combat pour faire
de cette vision une réalité. Cette lutte est loin d'être terminée,
et c'est là que réside la force de la

Déclaration :
c'est un document vivant qui continuera d'inspirer les générations futures.
Préface de Louise Arbour
Haut Commissaire aux droits de l'homme. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          40

Guy Deleury
Guy Deleury

Les grands révolutionnaires du XXe siècle ne font plus recette: rares sont les auteurs qui revendiquent l'héritage d'un Lénine, d'un Mao ou d'un Castro sans exiger au préalable un rigoureux droit d'inventaire. Le cas de Gandhi est tout autre. Le principal artisan de l'indépendance de l'Inde continue à inspirer le respect, et même ses détracteurs ne peuvent lui reprocher que des erreurs

tactiques, une certaine dureté avec ses deux fils aînés, ou un culte de la personnalité somme toute fort bénin. L'homme réel est d'ailleurs plus intéressant que sa légende. En restituant son parcours dans une biographie synthétique et de lecture très agréable, Guy Deleury montre bien ce mélange de force et de faiblesse, d'orgueil et d'humilité qui fit de lui un adversaire

insaisissable pour les Anglais - et un allié tout aussi imprévisible pour Nehru... Beaucoup plus pointu, l'ouvrage du militant non-violent Jean-Marie Muller se concentre sur trois thèmes: la marche du sel de 1930 et le boycott de la gabelle instituée à son profit par le gouvernement britannique; la conférence de Londres de 1931; le double combat contre le colonialisme et contre le sort

infligé aux intouchables par la société indienne. C'est parce qu'il refusait de traiter les harijans comme des chiens et les musulmans comme des ennemis qu'il fut assassiné le 30 janvier 1948. C'est aussi pour cette raison que son exemple demeurera d'actualité au XXIe siècle. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          30

Barbara Wood
Barbara Wood

Les Blancs ont introduit au pays kikuyu Dieu et les églises. En chaire, ils ont prêché l'égalité. Mais je ne vois pas d'Africains et d'Européens en train de travailler au coude à coude. Les Blancs se vouent non pas à nous mais à renforcer le colonialisme en Afrique. Ils nous font travailler pour des salaires de misère, et nous ne sommes pas admis en leur présence quand ils mangent, sauf

en qualité de serviteurs.

Caroline Fourest
Caroline Fourest

La gauche communautariste, elle, se méfie des lumières et de son idéal d’émancipation, qu’elle perçoit comme la poursuite d’une « mission civilisatrice ». Elle s’est bâtie dans le rejet du colonialisme et de l’imaginaire postcolonial, qu’elle croit voir à l’œuvre dans tout discours critique ou simplement laïque sur l’islam. Peu importe si ces discours ne visent que son

instrumentalisation haineuse et totalitaire, l’islam reste à ses yeux la religion du pauvre, du colonisé, du « damné de la terre ».

Raymond Depardon
Raymond Depardon

Mais à l’époque du colonialisme triomphant basé sur un racisme sans complexe, l’on s’est refusé de voir l’oeuvre des Noirs dans ces civilisations.
Les ethnologues, les linguistiques et les anthropologues, d’abord allemands puis belges, ont été appelés à la rescousse, car la réalité ne s’accordait pas aux théories.
La manie des classements et des étiquetages,

héritée des sciences naturelles du XVIIIe siècle, y trouva sa satisfaction. L’ethnologie a ainsi commis des torts irréparables, d’abord divisant, puis figeant les relations autrement plus complexes entre les Tutsis et les Hutus.
Toujours prêt à diviser pour régner, le pouvoir colonial a entériné ces théories avec la caution des scientifiques.

Raymond Depardon
Raymond Depardon

Je me suis aperçu que les Barth, Duveryier et Nachtigal étaient des solitaires, des gens très courageux qui venaient soi-disant de nations savantes, qui apportaient le progrès, qui allaient apporter le savoir. Mais peut-être pour pouvoir mieux pénétrer ces contrées difficiles, fermées et réputées dangereuses, ils y allaient seuls, sans faire étalage de force. Je me sens un peu proche

de ces personnages, même si je suis conscient qu’ils ont été complices, souvent malgré eux, du colonialisme dont j’hérite moi-même.

Raymond Depardon
Raymond Depardon

A l'arrivée des premiers Européens, ces régions (Afrique des Grands Lacs, Rwanda..) se caractérisaient par une occupation extrêmement dense du territoire, des monarchies brillantes, des activités artistiques très élaborées.
Mais à l'époque du colonialisme triomphant basé sur un racisme sans complexe, l'on s'est refusé de voir l'oeuvre des Noirs dans ces civilisations.
Les

ethnologues, les linguistes et les anthropologues, d'abord allemands, puis belges, ont été appelés à la rescousse, car la réalité ne s'accordait pas aux théories.
La manie du classement et des étiquetages, héritée des sciences naturelles du XVIIIème siècle, y trouva sa satisfaction.
L'ethonologie a ainsi commis des torts irréparables, d'abord divisant, puis figeant les

relations autrement plus complexes entre les Tutsis et les Hutus.