Partout les sondages montrent qu'une majorité d'occidentaux s'oppose à la maltraitance animale.Mais n'oublions pas que cette passion nouvelle ne change pas grand- chose sur le terrain de l'exploitation animale.Sur le seul territoire américain on évalue annuellement à 8 milliards le nombre de betes abattues pour satisfaire les besoins alimentaires humains,soit près d'un million par heure,sans
parler des 200 millions qui tombent sous les balles des chasseurs et des 8 à 10 millions qui sont sacrifiées pour leur fourrure
Déconstruire l’idée que l’animal serait sans intelligence, sans conscience, sans langage, etc., n’est qu’une étape vers une entreprise plus essentielle : la reconnaissance de la richesse des mondes animaux, dans leur diversité, sans céder à la tentation de les hiérarchiser. Parce que les animaux, humains ou non humains, ne sont pas les jouets passifs du monde qui les entoure et
qu’ils en sont au contraire les créateurs actifs, parce qu’ils sont porteurs d’une vision du monde, je les considère comme des philosophes. Ils ne se contentent pas de percevoir passivement leur environnement, ils l’élaborent, ils l’anticipent. Ils donnent du sens aux choses.
Si, fort des connaissances disponibles et dans l'esprit d'une science-fiction presque réaliste, nous nous livrions au jeu de la Création, construire un homme en suivant le plan de son génome décrypté ne nous prendrait ni plus de temps ni plus de matériaux que fabriquer une souris. Sur le terrain de la psychologie, nul ne peut désormais se rallier à la position d'un Descartes ou d'un Buffon
et affirmer que les bêtes agissent sans but. Elles ont des sentiments, des objectifs, elles pensent, s'organisent socialement, ont le sens de la famille et du groupe ; elles peuvent voyager mentalement dans le temps, dans le passé ou vers le futur ; elles imitent, possèdent très vraisemblablement une théorie de l'esprit ainsi qu'une conscience ; elles savent, et parfois, elles savent qu'elles
savent ; elles créent ou développent des cultures qui se différencient au gré des traditions et de l'histoire locales. Bien entendu, elles souffrent quand on leur fait du mal. Elles possèdent parfois le sens de la mort. Et enfin, quand on s'efforce de l'étudier avec finesse, leur monde cesse de nous apparaître aussi pauvre que ce qu'en dit Heidegger. + Lire la suiteCommenter
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