Citations de Terence Hanbury White

Merlin posa son tricot et regarda son élève par-dessus ses lunettes. « Mon garçon, avant que j’en aie terminé avec toi, tu seras tout ce qu’il y a dans le monde, animal, végétal, minéral, protiste ou virus, peu m’importe, mais il faudra t’en remettre à ma rétrovision. Le temps n’est pas encore mûr pour que tu sois un faucon – d’abord, Hobb est encore en train de les

nourrir – alors tu ferais aussi bien de t’asseoir un moment et d’apprendre à te comporter en être humain.
– Très bien, si c’est pour essayer. » Et il s’assit.
Au bout de plusieurs minutes, il dit « A-t-on le droit de parler comme un être humain ou doit-on doit-on être vu, mais pas entendu ?
– Tout le monde peut parler.
– Ça tombe bien parce que

voulais vous dire que ça fait trois rangs que vous tricotez votre barbe.
– Eh bien, que je sois…
– Je pense que le mieux serait de la couper. Vous voulez que j’aille chercher des ciseaux ?
– Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu plus tôt ?
– Je voulais voir ce qui arriverait.
– Tu cours le grave risque, mon garçon, d’être transformé en tranche de

pain, et grillé. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          60

-Vous êtes des lâches ! Guerrehet ! Gahériet ! Obligez-le à faire quelque chose. Vous ne pouvez pas laisser cela arriver. Il a tué Agravain, notre frère.
-Autant que je sache, Mordred, Agravain est parti en compagnie de treize autres chevaliers armés de pied en cap, et a tenté de tuer Lancelot alors que celui-ci était en robe de chambre. Résultat : Agravain a été tué, ainsi que

les treize chevaliers, sauf un qui s'est enfui.
-Je ne me suis pas enfui.
-T'as survécu, Mordred.

Un homme que n'aurait pas hanté l'ambition d'être quelqu'un de convenable aurait pu simplement s'enfuir avec l'épouse de son héros, et peut-être qu'alors le sort d'Arthur n'aurait jamais tourné à la tragédie. Un type ordinaire, qui n'aurait pas passé la moitié de sa vie à se torturer en essayant de découvrir ce qui était bien afin de vaincre sa tendance au mal, aurait pu trancher le

noeud qui causa leur ruine.

Le camp des assiégeants entourait la joyeuse citadelle. A cette époque, les rois, lorsqu'ils partaient en guerre, emportaient avec eux les tapisseries de leur demeure, ce qui donne la mesure du genre de camps qu'ils plantaient. Les tentes étaient rouges, vertes, à carreaux, rayées; certaines d'entre elles, en soie. Arthur d'Angleterre s'était installé dans un labyrinthe de couleurs, de

cordes, et de piquets de tentes, de grandes lances, de joueurs d'échecs et de cantinières, d'intérieurs ornés de tapisseries, et de vaisselle d'or, afin de faire mourir de faim son ami.