Maxime du Camp
Maxime du Camp

L'entrée de la grotte est si basse et si étroite que l'on est forcé de désarmer les avirons et de se courber au fond de la barque pour ne point se heurter en passant. Dès qu'on a franchi le trou resserré qui sert de porte, on se trouve en pleine féerie. L'eau profonde, claire, laisse voir tous les détails de son lit, tentée d'une nuance de bleu ciel adorable.Elle projette ses reflets sur

la voûte de calcaire blanc, et lui donne une couleur azurée qui tremble à chaque frisson de la surface humide.Tout est bleu, la mer, la baque, les rochers; c'est un palais de turquoise bâti au-dessus d'un lac de saphir. Le matelot qui me conduisait se déshabilla et se jeta à l'eau. Son corps m'apparut blanc comme de l'argent mat, avec des ombres de velours bleuissant aux creux que dessinait

le jeu de ses muscles. Ses épaules, son cou, sa tête étaient au contraire d'un noir cuivre; on eût dit une statue d'albâtre surmontée d'une tête de bronze florentin.

Maxime du Camp
Maxime du Camp

Lorsque je fis sa connaissance, Gustave Flaubert avait vingt et un ans. Il était d’une beauté héroïque. [...] Avec sa peau blanche, légère- ment rosée sur les joues, ses longs cheveux fins et flottants, sa haute stature large des épaules, [...] ses yeux énormes, couleur vert de mer, abrités sous des sourcils noirs, avec sa voix retentissante comme un son de trompette, ses gestes

excessifs et son rire éclatant, il ressemblait aux jeunes chefs gaulois qui luttèrent contre les armées romaines [...].

Maxime du Camp
Maxime du Camp

Les salles latérales sont si fourmillantes de chauves-souris qu’il est impossible d’y rester au milieu du bourdonnement d’ailes et des cris stridents de ces animaux immondes. En agitant, pour me défendre de leur contact, la baguette de palmier que je tenais à la main, j’en abats plus d’une vingtaine : ce sont toutes des oreillards

Maxime du Camp
Maxime du Camp

Des lions, accroupis autrefois devant le temple, jonchent le sol de leurs membres brisés et mutilés