Je suis un mec et, comme tous les mecs, il y a un queutard qui sommeille en moi, un bonobo. Les femmes, elles, sont d´une intégrité fatigante. Quand elles se consacrent à un homme, elles sont à fond et si, par malheur, un jour elles en ont un autre en tête, alors elles s'en vont.
Mais j'avais oublié qu'au bout de dix minutes, c'est le genre d'ambiance qui me pèse, comme les apparts sans bouquins, je n'y peux rien mais je m'y emmerde très vite, c'est un vide qui m'angoisse, un manque d'âme.
Ma grand-mère maternelle, Jeanne, s'était mariée avec un réfugié espagnol, un combattant républicain condamné à mort par Franco. [...] Un doux dingue prêt à sacrifier sa vie pour ses idéaux. Magnifique. Mon père aussi en son temps, à sa manière. Faites l'amour pas la guerre. Dans ma famille tout le monde avait lutté pour un monde meilleur, avec des livres, des armes ou des fromages
de chèvre.
"Quand on s'est retrouvés dehors, ma fille avait une main dans la mienne et,
de l'autre, son doudou lapin réveillé. J'adore lui tenir la main dans la rue.
C'est doux, très doux même, potelé, et ça vient se caler dans ma paume
qui me parait d'un coup immense. C'est une des situations où je me sens le plus père, peut-être à cause de la fragilité que ça évoque. Je
regardais notre reflet dans les vitrines, et je nous trouvais beaux tous les deux habillés pareil."
J'aime [...] lire le journal et les bouquins pour la douce sensation que l'on ressent en terminant un livre, comme un achèvement, une réalisation.
C'était peut-être ça la solution, ne pas penser, ni se poser trop de questions. Se contenter d'être en vie.
On revient souvent sur les mêmes lieux, mais dans des situations différentes, les paysages, les pierres et les choses ne bougent pas, mais nous si.