Audrey Pulvar
Audrey Pulvar

A quel lait, l'origine de cette colère ? Quelles femmes - et quels hommes ! - m'ont construite féministe, éternelle indignée, à jamais au combat ? Celui de l'égalité concrète, restant à conquérir. Pas l'égalité de papier, fantasme de textes de loi successifs, des beaux discours et actes cosmétiques. L'égalité réelle, entre fillettes et petits garçons, entre adolescentes et

adolescents, entre femmes et hommes. Dans la famille, au sein du couple hétérosexuel, entre hétérosexuels et homosexuels, à l'école, dans la rue, au travail, au sommet de l'Etat, à l'Assemblée nationale, au Sénat, dans les collectivités locales, les administrations, la culture, la philosophie, le sport, la science... bref, la vie !

Page 9 - Editions de la Martinière

Audrey Pulvar
Audrey Pulvar

L'utopie n'est pas naïveté. Elle est moteur. Elle est émancipation. Ce qui, lentement, patiemment,rend possible l'inimaginable. Fait bouger ce que l'on croyait immobile. Même si, pour cela, il faut miser sur le long terme.

Page 10 - Editions de la Martinière

Audrey Pulvar
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Tu es repartie. Dans mon petit lit, j'ai senti l'espace se fracasser autour de moi. Je me souviens de chaque mot, de chaque soupir, de chaque souffle, de chaque intonation. De l'odeur de l'air. Des sons de nuit. De tout. Et souvent encore aujourd'hui, au soir tombant, voilà que rougeoient à nouveau ces gifles. Voilà que revient la glace qui a parcouru mon sang, quand l'aveu de ton désamour l'a

dévoré.

Audrey Pulvar
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Autour de nous, en nous, un vide sans bruit. Un vide sans effluves, sans toucher, sans vie. Une absence de tout..

Audrey Pulvar
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J'assume ma vieillesse et ma jalousie mais, franchement, réduire les gens à leur apparence et leur physique, c'est une chose que je ne cautionne pas

Audrey Pulvar
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Il y avait eu ce jour, maman, et puis cet autre, celui-là. Je t'ai devinée clamant que tu voulais plus de moi. Alors je me suis laissée glisser. Je ne voulais pas hurler, griffer, ni mordre ou m'accrocher et vomir quand deux messieurs et une infirmière m'arrachaient à tes bras. Je ne voulais pas une deuxième fois la honte brûlante de tes mains m'écartant, agacées, ta voix laide et tes

yeux secs. Je voulais juste m'envoler, me dissoudre, ne plus être. Partir. Loin. Ailleurs. Je ne sais pas... Je suis montée dans mon arbre, et puis j'ai entendu tes paroles sauvages, et puis j'ai senti que je ne voulais plus. Plus tout ça. Il me fallait fuir. Loin. Ailleurs. Avalée dans le vide. Je ne savais pas que je serais encore là pour peser sur ta vie. Un peu plus sourd. Handicapée.

Pardonne-moi, maman, je t'en prie, je t'en supplie. Je promets, maman, de ne plus être mauvaise. De ne plus être méchante. Garde-moi encore avec toi. Je t'en prie, je t'en supplie. Laisse-moi rester auprès de toi. S'il te plaît. Je t'en prie.
Je t'aime, maman. Je te hais. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          20