Alain Billy
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Huit jours, trente ans, quelle importance ? La durée n’est qu’illusion. Ici, je vous le répète, le temps n’existe pas : il est possible de compresser ou de dilater la durée, au moment d’exécuter une « plongée ».

Alain Billy
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Monsieur le Comte écrivait son testament :
Tout ce que je possède sera distribué aux pauvres,
Je dis bien tout,
Excepté cette petite salière en argent,
Frappée de deux lys à l'envers,
(Sans la cuillère),
Volée pour moi quand j'étais petit
Par mademoiselle de la Glissière à ses parents,
Et qui fut le début de ma fortune.
Cette

salière sera placée dans ma tombe
A côté du portrait de mademoiselle de la Glissière
Qu'on m'a refusée en mariage
Et que j'ai aimé en secret toute ma vie.

Pour paraître plus rusé qu'il ne l'était
Il s'était fait greffer une queue de renard.

Elle bourrait ses poches de miettes de lumière
Qu'elle laissait tomber de la fenêtre de sa

chambre la nuit,
Pour faire joli.

J'étais dans l'impasse :
Le feu derrière, le mur devant.
A droite le vide.
Bon, le vide.
Hop !
Je distinguais les rochers en bas,
La mer plus loin...
Certes, je n'étais pas un poisson,
Mais pigeon voyageur, je fondis sans problème vers la Grande Bleue

Alain Billy
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Peux-tu reconstruire cette fourmi ? demanda la voix de Cathédra.

Ryl, les sourcils froncés, se débarrassa du minuscule cadavre. Cathédra insista.

Attention ! Chaque élément dépend du tout.

Il ne faut pas exagérer, s’indigna Ryl. Une fourmi n’est qu’un grain de poussière, autant dire rien.

Tu as détruit une molécule du grand édifice.

Et tu as participé avec la même légèreté à la détérioration de Maaga la Scythe. Tes lois ont privilégié l’économie au détriment des impératifs biologiques.

Des programmes industriels et militaires étaient nécessaires à l’équilibre de Triah-Reine, objecta Ryl.

Tu n’as jamais cherché à freiner l’exploitation outrancière des ressources de ta

planète. L’épidémie de choradra est un résultat de la pollution.

La caste des industriels faisait pression sur moi.

Tu pouvais t’opposer au démantèlement des rapports humains comme au mépris de la nature…

Alain Billy
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Un marché est un marché ; mon idée vaut bien un peu de mansuétude.

Alain Billy
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Tlemcen, Algérie, 2020 « Le colza s'étendait en un flot régulier, tapageur, balafré çà et là d'une couleur verte, d'une écume frisottante d'oliviers, d'eucalyptus ou d'acacias brouillons. Une courte falaise l'achevait. Quelques arbres, enracinés sur le bord de la dépression, s'inclinaient au-dessus du vide. L'orée du champ cachait une route ou un chemin que Giono ne pouvait voir d'où

il se tapissait mais qu'il devinait, percevant le ronronnement caractéristique d'un véhicule à moteur. L'unijambiste qu'il surveillait maintenait son âne contre le tronc de l'un d'eux… L'infirme se tassait derrière "la bête" comme s'il craignait d'être vu par l'automobiliste… Giono le regardait faire, intrigué, distingua une lame dans ses mains : un éclair fulgura et les fesses

boueuses de l'âne s'éclairèrent d'une éclaboussure rouge. Interdit, Giono constata que l'animal blessé se ruait en avant, plongeait dans la faille… Au bruit atroce du choc puis aux chuintements asthmatiques du moteur, il comprit que l'âne avait percuté le véhicule en contrebas. » + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10

Alain Billy
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— La pierre philosophale ?
— Oui, la possibilité de réaliser le Grand Œuvre. Un trésor inépuisable.

Alain Billy
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Comment avouer à quelqu’un qu’elle avait conservé l’anatomie idéale et la fraîcheur d’une jeune femme de vingt à vingt-cinq ans, alors qu’elle approchait logiquement de la cinquantaine ?

Alain Billy
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Bon débarras, la cartomancienne ! On va pas pleurer une diseuse d’aventure, merde !