Une civilisation est le mode le plus élevé de regroupement et le niveau le plus haut d’identité culturelle dont les humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces.
Elle se définit à la fois par des éléments objectifs, comme la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des éléments subjectifs d’auto-identification.
Les hommes ont besoin de lumière, mon enfant. Seuls, nous errons dans le noir et nos mouvements sont aléatoires, dictés par des esprits subjectifs et changeants. Mais la lumière est pure, et ne change pas en fonction de nos lubies quotidiennes. Éprouver de la culpabilité lorsqu'on suit un code avec précision, c'est du gâchis d'émotions.
Il y a donc, à l’origine de tout amour, une sorte d’illusion, de méprise ou de quiproquo . Cette illusion consiste à prendre pour des propriétés objectives de la personne les fantasmes subjectifs que produit notre imagination à son sujet.
« Ces deux états de conscience, sommeil et état de veille, sont aussi subjectifs l’un que l’autre. Ce n’est qu’en commençant à se rappeler lui-même que l’homme peut réellement s’éveiller. Autour de lui toute la vie prend alors un aspect et un sens différents. Il la voit comme une vie de gens endormis, une vie de sommeil. Tout ce que les gens disent, tout ce qu’ils font, ils
le disent et le font dans le sommeil. Rien de cela ne peut donc avoir la moindre valeur. Seul le réveil et ce qui mène au réveil a une valeur réelle. »
Georges Ivanovitch Gurdjieff
Inventer un mot ne pourra peut-être pas faire la révolution contre les violences impunies, mais nommer et faire reconnaître une violence de genre, c’est acquérir de façon collective un territoire différent, c’est modifier le tracé des espaces subjectifs qui confinent les femmes à des rôles ancestraux, qui les assignent à des places de victimes et d’opprimées
Du fait que les femmes sont fortement représentées dans les métiers de l ' enseignement, notamment chez les instituteurs, on en conclut très rapidement que ce sont des "métiers de femme". Insensiblement, le discours du sens commun glisse ainsi d ' un constat objectif et quantitatif à des points de vue subjectifs sur les caractéristiques d ' un métier et des individus qui l '
investissent.PPourtant, l ' analyse de l ' évolution des stéréotypes dans le temps montre que cette vision est une construction sociale comme une autre. Au XIXe siècle, et pas seulement en France, le choix de l ' enseignement apparaît comme une alternative et non comme un complément au mariage : le taux de célibat des femmes enseignantes, en particulier des femmes professeurs - en 1938, 63%
des professeurs femmes étaient célibataires dans les lycées - est un indicateur éclairant de l ' incompatibilité sociale qui est alors perçue entre ces deux dimensions du rôle féminin (Cacouault, 1987 ; Acker, 1989). Les études qui se sont intéressées aux premières femmes enseignantes montrent d ' ailleurs leurs difficultés d ' intégration en tant que femmes dans leur milieu local d
' exercice (Delhome et al, 1981 ; Muel,1983).
C'est seulement dans les années de l ' après-guerre qu'apparaît le stéréotype de l ' enseignement comme métier féminin, puisque permettant de concilier le double rôle de travailleur et de mère de famille. La spécificité du métier est soulignée face à d ' autres professions qui s ' ouvrent alors aux femmes. Parallèlement, la
féminisation de l ' enseignement va être perçue comme un indicateur de sa dévalorisation sociale. Chez les sociologues fonctionnalistes américains, l ' enseignement comme le travail social sont considérés comme des "semi-professions, entre autres à cause de cette présence importante des femmes (Etzioni, 1969). + Lire la suiteCommenter  J’apprécie        
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