Michael Baigent
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"Nous pensions tout d'abord avoir affaire à un mystère d'ordre strictement local, intrigant certes, mais réduit aux limites d'un modeste village du Sud de la France, son intérêt restant des plus académiques, malgré des implications historiques certaines."

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Peut-être un trésor est-il donc à la source de la fortune inexpliquée de Saunière, un trésor qui aurait, par exemple,
changé de mains à travers les siècles, passant successivement du temple de Jérusalem aux Romains puis aux Wisigoths, enfin, aux cathares ou aux chevaliers du Temple

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Les Sinclair n’étaient pas les protecteurs des seuls maçons. Au cours du XVIe siècle, ils s’étaient institués patrons des gitans, qui » bénéficiaient encore de la faveur et de la protection de la famille Roslin dans le premier quart du XVIIe siècle ». En Ecosse, la législation avait toujours été sévère à leur égard, et sous la Réforme elle le devint plus encore. En 1574, le

parlement écossais décréta que tout gitan appréhendé devait être fouetté, marqué au fer rouge à la joue ou à l’oreille, ou bien avoir l’oreille droite coupée. De nouvelles lois, encore plus strictes, furent introduites en 1616. A la fin du XVIIe, les gitans furent déportés en masse vers la Virginie, les Barbades et la Jamaïque.

307 - [J’ai lu n° 8935, p. 150]

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Robin des Bois et Petit Jean était l’une des pièces de mai préférées des gitans anglais et écossais de l’époque ; comme les gitans, elle avait été officiellement bannie, le parlement écossais décrétant le 20 juin 1555 que « nul ne doit tenir le rôle de Robin des Bois, Petit Jean, l’abbé de Déraison ou la reine de Mai. »
(..) Pour quelle raison avait-elle été

interdite ? En partie, manifestement, parce que le sujet lui-même, la défense d’un légendaire hors-la-loi était considéré comme subversif. (…) Robin des Bois, pendant tout le Moyen Âge en Ecosse et en Angleterre, ne fut qu’accessoirement le hors-la-loi dont parla plus tard l’histoire. Avant tout il était une espèce de lutin qui dérivait de l’antique dieu des celtes et saxon de

la fertilité ou de la végétation, « l’Homme vert », tandis que dans le folklore populaire, « Robin des Bois » était un surnom interchangeable avec celui de « Robin vert », « Robin du Bois-vert », « Robin-le-bon-compagnon », le Puck du Songe d’une nuit d’été qui, au solstice, préside à la fertilité, à la sexualité et aux épousailles.

La légende de Robin des

Bois offrait en pratique un prétexte commode pour réintroduire les rites de fertilité de l’ancien paganisme au sein d’une Grande-Bretagne nominalement chrétienne. Chaque 1er mai, il y avait un festival d’origine païenne. Les rites étaient joués autour du « mât de mai », symbole traditionnel de la déesse archaïque de la sexualité et de la fertilité. A la Saint-Jean, chaque

vierge du village devenait métaphoriquement la reine de Mai. Beaucoup d’entre elle étaient conduites dans la forêt où elles recevaient leur initiation sexuelle d’un adolescent jouant le rôle de Robin des Bois ou Robin-le-bon-compagnon, tandis que le frère Tuck, « l’abbé de Déraison », officiait, « bénissant » les couples réunis en une parodie de noces solennelles. En vertu des

ces mises en scènes, les frontières séparant la pantomime du rite de la fertilité s’évanouissaient. Le 1er mai était en réalité une journée d’orgie. Neuf mois plus tard, il produisait, à travers les îles Britanniques, sa moisson annuelle d’enfants. Ce fut ces « fils de Robin » que beaucoup de noms de famille tels Robinson, Robertson trouvèrent origine.

306 -

[J’ai lu n° 8935, p. 151-152] + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          30

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Les églises du Temple présentaient invariablement une croix, sculptée au-dessus de l'entrée, ou dressée indépendamment, à l'extérieur. La croix, simple ou ornée, était toujours de forme distinctive – avec des bras d'égale longueur, tous plus larges à leur extrémité qu'à la base. Dans la chapelle de Kilmory il y avait justement ce genre de croix antérieure au XIVe siècle. Si elle

avait été découverte dans n'importe quel autre lieu d'Europe, personne n'aurait eu la moindre hésitation à y reconnaître une croix templière, et à attribuer la chapelle à l'ordre. Qui plus est, à l'intérieur de l'église se trouvait une dalle funéraire du XIVe siècle, gravée d'une galère, d'une silhouette armée et d'une autre croix templière, celle-ci ciselée en un motif

fleuri.

Mais ce n'est pas tout. Sur cette même dalle funéraire du XIVe siècle, il y avait quelque chose qui nous donna l'assurance que notre interprétation de la « chronique de pierre » était non seulement soutenable mais, dans ses grandes lignes, exacte. Au-dessus de la tête avec sa silhouette en arme avec sa croix templière était gravée une équerre maçonnique.

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En fait on peut se demander si le coup de Philippe fut si inattendu qu’il le croyait, et que les historiens le pensèrent plus tard. Des preuves considérables laissent supposer que les templiers reçurent un avertissement. Peu avant l’attaque, le Grand Maître Jacques de Molay fit apporter un grand nombre des livres de l’ordre et les fit brûler. Un chevalier qui se retira du Temple vers

cette époque apprit du trésorier qu’il était extrêmement « avisé », car cette crise était imminente. Un édit officiel circula dans toutes les commanderies françaises, soulignant qu’aucune indication ne devait être livrée sur les rites ou rituels de l’ordre.

En tout cas, que les templiers aient été prévenus ou qu’ils aient simplement senti le vent tourner,

certaines décisions furent assurément prises. En premier lieu, nombre de chevaliers s’enfuirent, et comme s’ils en avaient eu l’instruction -- nulle part il n’est fait mention de templiers français résistant activement aux sénéchaux du roi. En second lieu on dispose de certaines indications relatives à une fuite organisés par un groupe de chevaliers, dont presque tous étaient

associés, d’une façon ou d’une autre, avec le trésorier de l’ordre.

Etant donné ces préparatifs flagrants, il n’est pas étonnant que le trésor du Temple ait disparu, ainsi que presque tous les documents et archives. Interrogé par l’Inquisition, un chevalier révéla que le trésor avaient été transféré de la commanderie de Paris peu avant les arrestations. Le

même témoin déclara que le Commandeur de France avait lui aussi quitté la capitale avec cinquante chevaux, et embarqué -- il n’existe aucune indication de l’endroit où cela eut lieu -- avec dix-huit galères, dont on ne revit jamais aucune. Que cela fût vrai ou non, toute la flotte du Temple semble effectivement avoir filé entre les griffes du roi. On ne possède aucun rapport sur la

prise éventuelle d’un des vaisseaux de l’ordre -- pas seulement à l’époque, mais jusqu'à maintenant. Au contraire, les navires semblent s’être complètement volatilisés, en même temps que ce qu’ils transportaient.

313 - [J’ai Lu n° 8935 - p. 76] + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10

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Au Portugal, les templiers furent blanchis après enquête et modifièrent simplement leur nom, prenant celui de chevaliers du Christ. Ils survécurent sous ce titre jusque bien avant dans le XVIe siècle, leurs explorations maritimes laissant une marque indélébile dans l’histoire. (Vasco de Gama était un chevalier du Christ ; le prince Henri le Navigateur était Grand Maître de l’Ordre.

Les vaisseaux des chevaliers du Christ battaient pavillon de la familière croix pattée rouge. Et ce fut sous cette même croix que les trois caravelles de Colomb traversèrent l’Atlantique pour atteindre le Nouveau Monde. Colomb était lui-même marié à la fille d’un ancien Grand Maître de l’ordre, et avait accès aux cartes et aux carnets de bord de son beau-père.)

311 -

[J’ai Lu n° 8935, p. 79]

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Au XIIe et XIIIe siècle, Agen avait été l’un des foyers de l’hérésie cathare ou albigeoise, et des cathares avaient survécu dans la région au moins jusqu'en 1250. Des preuves accablantes montrent que les Templiers avaient été « contaminés », (…) par la pensée cathare, et avaient même donné refuge aux cathares qui fuyaient l’Inquisition*. D'ailleurs l’un des Grands Maîtres

les plus influents de l’ordre, Bernard de Blanchefort, était issu d’une très vieille famille cathare. De plus, Agen se trouvait dans le domaine que le Temple possédait en Provence. Entre 1248 et 1250, le Maître de Provence était Roncelin de Fos. Puis, de 1251 à 1253, Roncelin fut Maître d’Angleterre. En 1260, il était reconnu Maître de Provence, et présida en tant que tel jusqu'en

1278. Il est ainsi fort possible que Roncelin ait transplanté certains aspects de l’hérésie cathare de son sol natal en Angleterre.

310 - [J’ai Lu n° 8935, p. 83]

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Il d’autres domaines où il n’existe pas la moindre documentation, où des estimations même grossières sont impossibles. On sait que le Temple possédait une flotte considérable -- de navires marchands et de guerre -- qui opérait non seulement en Méditerranée, mais aussi sur l’Atlantique. Les comptes rendus médiévaux font au passage de nombreuses allusions aux ports du Temple, aux

vaisseaux du Temple, aux ressources navales du Temple. Il y a même des documents où sont apposés la signature et le sceau d’officiers de marine appartenant à l’ordre. Et pourtant, aucune sorte d’information détaillée n’a survécu concernant l’activité maritime des templiers. Il n’existe nulle part la moindre indication sur la force de la flotte, ni sur ce qu’elle devint après

que l’ordre eut été supprimé. De même, un rapport anglais de la fin du XIIe siècle parle d’une femme reçue dans le Temple en tant que sœur, et semble impliquer tout à fait clairement l’existence d’une antenne féminine. Mais on n’a jamais trouvé de plus net ou plus précis à ce sujet. Même les informations susceptibles de figurer dans les archives de l’Inquisition ont depuis

longtemps disparu, ou ont été volontairement détruites.

309 - [J’ai Lu n° 8935, p. 86] + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          10

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« Ainsi revenions-nous à une notion de lignée, de lignée royale, et le Graal étant, entre autre choses, un vase, il pouvait contenir du sang, le sang d’une race. Mais de quel sang s’agissait-il, et de quelle race ?... »

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« Selon le principal chroniqueur franc et la tradition postérieure, Mérovée naquit de deux pères. Alors qu’elle était déjà enceinte, on raconte en effet que la mère de Mérovée, femme du roi Clodio, alla nager dans l’océan ; là, elle fut séduite ou enlevée par une mystérieuse créature d’au-delà les mers… »

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Acheté il y a une quinzaine d’années entre deux avions, ce livre m’a fait à l’époque l’effet d’une bombe.

Si, comme le préconise Bleuette Diot l’auteur de la Saga Yrmeline, l’on met de côté les différentes conclusions auxquelles nous convient les trois auteurs journalistes, le travail de recherches réalisé, force malgré tout le respect.
L’avantage de

cette recherche c’est que, contrairement à la blague du Da Vinci Code, c’est une recherche. Nous en apprenons énormément sur une partie extrêmement trouble du christianisme ainsi que sur ses rouages de la domination en tous genres. Or, si l’organisme religieux n’en ressort pas indemne, bien au contraire, l’image et la dimension de Jésus n’en émerge que plus magnifiée.

Je le considère en tant qu’excellente introduction dans les mystères que le monde nous cache depuis la nuit des temps, même s’il est loin de les lever, il contribue tout le moins à les faire émerger et constitue donc par ce biais un excellent éveilleur de consciences suite auquel l’on pourra se lancer, chacun à sa façon et selon ses prérogatives, dans des recherches et des

lectures plus approfondies.
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