Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

La septième année du roi Childebert (en 582), qui était la vingt et unième de Chilpéric et de Gontran, on eut, dans le mois de janvier, des pluies, des éclairs et de violents tonnerres ; on vit des fleurs sur les arbres. Il apparut dans le ciel une étoile à laquelle j'ai donné plus haut le nom de comète. Le ciel, tout autour, était profondément obscur, en sorte que, placée comme dans

un creux, elle reluisait au milieu des ténèbres, scintillait, et étalait sa chevelure ; il en partait un rayon d'une grandeur merveilleuse, qui paraissait au loin comme la fumée d'un grand incendie ; on la vit à l'occident, à la première heure de la nuit. On vit aussi dans la ville de Soissons, le Saint jour de Pâques, le ciel ardent, comme s'il eut été embrasé de deux incendies : il y

en avait un plus grand, et l'autre moindre. Au bout de deux heures, ils se réunirent, et, après avoir formé comme une grande flamme, ils disparurent. Dans le territoire de Paris, il tomba des nuages une pluie de sang véritable : beaucoup de gens la reçurent en leurs vêtements, et elle les souilla de telles taches qu'ils s'en dépouillèrent avec horreur. Le même prodige se manifesta en

trois endroits du territoire de cette cité. Dans celui de Senlis, un homme, en se levant le matin, trouva l'intérieur de sa maison arrosé de sang. Il y eut cette année une grande mortalité parmi le peuple : diverses maladies très dangereuses, et accompagnées de pustules et d'ampoules, causèrent la mort d'une grande quantité de gens ; beaucoup cependant y échappèrent à force de soins.

Nous apprîmes que cette année la peste s'était cruellement fait sentir dans la ville de Narbonne, en telle sorte qu'il n'y avait aucun répit pour celui qui en était saisi. + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          400

Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Je suis las de raconter la multitude des guerres civiles qui pèsent lourdement sur le peuple et le royaume des Francs, dans lequel, chose pire encore, nous voyons déjà ce temps prédit par Dieu pour le commencement des douleurs : Le père s'élève contre le fils, le fils contre le père, le frère contre le frère, le prochain contre le prochain [...]
Si la guerre civile, ô roi ! te

délecte, exerce-toi à celle qui se livre dans l'homme, selon l'Apôtre. Que l'esprit s'élève contre la chair ; que les vices cèdent aux vertus et libre alors, sers ton chef, qui est le Christ, toi qui jadis, enchaîné, servais l'auteur de tout mal.

Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Devenu évêque, Cautin se conduisit de manière à être exécré de tous, adonné qu'il était au vin outre mesure. Souvent il se plongeait dans la boisson à ce point, que quatre homme avaient peine à l'emporter de table. En sorte que par la suite il devint épileptique; et maintes fois le peuple fut témoin de ses accès. De plus il était fort enclin à l'avarice