Colombe Schneck
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Peu de gens veulent de manière délibérée le mal, ont conscience de détruire. Ils détruisent en pensant faire le bien, c’est d’ailleurs la manière la plus puissante de faire le mal, vouloir faire le bien. Je ne fais que citer Vassili Grossman : « Là où se lève l’aube du Bien, les enfants et les vieillards périssent, le sang coule.  

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N'est-ce pas ce que nous vivons quand nous lisons, la reconnaissance d’une voix humaine qui nous parle ? Un être humain d'un autre siècle, d'un autre monde, nous donne de nos nouvelles, nous comprend sans nous juger.

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Lire des livres écrits par des proches exige une certaine compréhension, les écrire un certain égoïsme. 

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Ce que l’on peut désigner comme des avancées de la science, de la médecine, de la mécanisation, de la fin du travail manuel ardu, nous conduit vers la dévastation de nos richesses, de nos cultures, de notre faune et de notre flore, de notre diversité humaine. ... Lévi-Strauss lui apprend à se défier de ses croyances dans un monde de progrès qui irait « vers l’avant ». Il

dévoile les dévastations qui conduisent vers d’autres dévastations. 

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La richesse n'est pas l'accumulation de biens, mais de liens à l'autre. (p 39)

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J'étais contente de retrouver Pierre. Il partageait mon enthousiasme. C'était bien de pouvoir remercier, d'avoir la possibilité d'être reconnaissant. (p. 135)

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Elle est une petite fille de dix ans qui pleure parce qu'elle devine qu'elle appartient à un monde où même si l'on travaille dur, qu'on est sage et respectueux, on ne peut désirer, espérer, s'échapper.
Ce qu'elle a pu apercevoir dans ses manuels de classe, derrière les portes, dans les rues de Sucre, restera à jamais inaccessible ?
À Chuqui-Chuqui, l'école s'arrête à

la septième, c'est sa dernière année, après il faudra aller dans les champs de maïs, de cannes à sucre ou partir trouver un boulot à Santa Cruz.
Elle fait une deuxième septième, elle a obtenu cela de sa mère et de sœur Amalia, la directrice, parce qu'elle aime l'école. Elle s'occupe des plus petits de la classe, des enfants de la montagne qui parlent mal espagnol, elle apprend

par cœur les miettes du programme, ravie quand elle découvre des choses nouvelles.
Elle a dix ans et elle pleure parce qu'elle a peur de ne pas avoir le droit de désirer autre chose que ce qu'elle a déjà.
A-t-elle le droit ?
Elle a dix ans et voit, tout à coup, autour d'elle des barrières qu'elle n'avait pas devinées avant.

Est-ce que la vie

est injuste ? + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          260

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Azul, le cœur serré, pense à cette minuscule fillette de trois ans qui, un week-end sur deux, espérait chez son père, sa belle-mère et leur bébé, qu'un adulte la prenne dans ses bras. Elle suivait du regard son nouveau petit frère dans les bras amoureux de ses parents. Elle regardait, tendait ses bras vers son père qui ne la remarquait pas.

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Qu'est-ce qu'il y a de juif en moi ? (...) J'ai peur. J'ai tout le temps peur qu'il arrive quelque chose à mes enfants, je ne suis pas croyante mais tous les soirs je m'endors en priant, pitié qu'il ne leur arrive rien. S'il leur arrivait quelque chose, je mourrais. (p. 65-66)
[Heum... N'est-ce pas la terreur de la plupart des mères, quels que soient leur religion, leurs origines, le

passé de leurs ancêtres ??]

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On lui a transmis les valeurs de la culture inca, la richesse n'est pas l'accumulation de biens, mais de liens à l'autre. Le riche est celui qui connaît le plus de monde. (p. 39)

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Hélène et les autres femmes dont il tombait amoureux, que l'on désire pour une nuit ou plusieurs, comment fait-on, mon vieux ? Est-ce que tous les hommes ne sont pas déchirés, coupés en deux, d'un côté la mère aimée de ses enfants et de l'autre celles qu'on n'a pas épousées ?

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Les parents de Gilbert, avant de se nommer Max et Paulette, avaient pour prénoms Majer et Paula. Ils avaient émigré de pays qui n'existent plus, la Transylvanie hongroise, la Galicie polonaise, la Bessarabie russe. Ils n'avaient pas fait d'études, mais ils parlaient à eux deux sept langues couramment, l'allemand, le hongrois, le russe, le roumain, le yiddish, le polonais et le français.

L'allemand était la langue de l'administration, le hongrois, celle de l'école, le roumain, pour ma grand-mère, la langue de l'occupant, le russe, la langue du commerce, le yiddish, la langue de la cuisine et de l'amour, et le français, celle dans laquelle ils avaient élevé leur fils.

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Ximena est propriétaire d'une maison et d'un jardin planté d'arbres fruitiers, elle est à la fois riche et très pauvre. L'argent, en pièces, en billets, est absent de sa vie.
Il n'y a ni retenue, ni addition, ni épargne; Elle ne compte pas. Quand elle obtient une pièce, parfois un billet, il est immédiatement échangé contre un bien au marché de Sucre ou le service d'un voisin (ce

qui est rare, le service est rémunéré contre un autre service)(p.27)

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Chacun était meilleur en compagnie de l'autre.

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"L'éducation ouvre les cœurs et les bonnes volontés ."

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«Ce n’est pas mon genre d’être enceinte, de ne pas être libre, de ne pas choisir.»

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Sans passé, les racines arrachées puis détruites, la seule voie possible est de s'inventer. Il n'y a ni lignée, ni héritage, ni meubles, ni immeubles, ni paysages à transmettre, il reste les bagages de l'exilé (p. 31)

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La littérature nous a sauvés et nous a aussi protégés de ceux qui jugent sans comprendre.
Il lit une première fois- Tristes tropiques- à sa sortie, il a vingt-trois ans, c'est alors le livre que tous autour de lui lisent.
Claude Lévi-Strauss est un ethnologue qui n'est pas encore retenu. Il a échoué deux fois à l'entrée au Collège de France. Il publie dans la nouvelle

collection "Terres humaines" ce récit, autobiographie où il raconte son parcours, mais aussi ses recherches afin de trouver sa place en dehors de celle assignée à un jeune normalien, philosophe de formation. Il justifie son refus de l'ennui et de la répétition :"Mon esprit présente cette particularité, qui est sans doute une infirmité, qu'il m'est difficile de le fixer deux fois sur le

même sujet ".
Gilbert n'en revient pas qu'un aîné, Claude Lévi-Strauss a vingt-ans de plus, un universitaire sage, reconnaisse son impatience, son incapacité à toute sérénité, à sa peur d'être là, impassible, son inquiétude de rater ce qu'il y a à vivre. (p. 315) + Lire la suiteCommenter  J’apprécie          160

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Lui, le garçon de la rue, il aimerait suivre les cours de mécanique et Azul qui parle beaucoup plus que lui ce jour-là, approuve car "l'éducation ouvre les coeurs et les bonnes volontés".

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Je découvre et j'admire tout, ce foulard jaune et bleu, un grain de beauté plat et clair sur ta joue gauche, cette manière que tu as de te tenir debout dans un léger déhanchement, l'odeur mentholée de la lotion que tu appliques sur tes jambes après les avoir exposées au soleil.