Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Pour nous les paroles de La Marseillaise étaient réellement vraies. Vrai, l'étendard de la sanglante tyrannie, vrais, les soldats qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes, sauf qu'aux soldats de l'infâme tyrannie se mêlaient les uniformes des miliciens et des hommes de Vichy.

Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Le jour de la déportation, ils (les enfants) étaient réveillés à 5 heures du matin et on les habillait dans la demi-obscurité. Réveillés brusquement, morts de sommeil, les plus petits pleuraient, se débattaient, refusaient de se laisser habiller et surtout de descendre dans la cour. Alors, on appelait les gendarmes, qui descendaient dans leurs bras les enfants hurlant de terreur.

Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Il y a tous ces gosses, une centaine aux moins sur les 4051 qui ont été pris, ramassés parfois au sommet de leur fièvre, avec les oreillons (...). On a vu que les agents les ont proprement embarqués, en dépit de tout. (...)
Alors fébriles, frissonnants, enroulés dans une couverture, tumefiés, défigurés par les éruptions, apeurés, toussant et vomissant, ils se tiennent là, les

plus petits pleurant tout leur saoul, les plus âgés essayant de les consoler... (...)
Huit semaine après, il ne restera rien de ces enfants, rien. De la cendre en Pologne. De la cendre dans laquelle l'un des auteurs de ce livre a plongé la main, en 1953, au cours d'un pèlerinage, il a trouvé des fragments d'os et une toute petite, toute petite phalange d'enfant.

Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Quoi qu'il en soit, ce qui s'est passé s'est passé. Le bon comme le mauvais, et rien ne peut ni s'effacer ni s'oublier. Les traces en sont indélébiles.

Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Quoi qu'il en soit les Juifs seront déportés en wagons de marchandises, empilés à 90, parfois à 120 par wagon...

Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Il est à remarquer que les autorités d'occupation ont refusé de libérer les enfants français pris les 16 et 17 juillet en même temps que leurs parents étrangers. Elles ont systématiquement refusé de les considérer comme français, même quand ils étaient nés en France et indiscutablement français aux yeux de la loi.

Claude Lévy (III)
Claude Lévy (III)

Sur la décision de déporter ou pas les 4051 enfants du Vel' d'Hiv :

Dans cette affaire, Laval, sa police et les représentants français ont proposé, en insistant.
Eichmann, ou Himmler, a décidé. Finalement, les enfants seront déportés.
Pas un de ceux qui sont partis pour l'Allemagne n'est revenu.
On a accédé aux voeux de l'écrivain français Brasillach

qui, parlant des déportations de juifs, écrivait : "Surtout, n'oubliez pas les petits".